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Festival international des films Fantasia, jour 4

Dystopie, rêves, et wuxia

© Festival Fantasia

Par : Normand Pineault

Le Festival international des films Fantasia inaugurait il y a quelques jours l’ouverture de sa 23e édition, chargé d’un copieux mélange de science-fiction, d’horreur, et de fantaisie. Plusieurs des courts et des longs métrages présentés chaque année sont des premières, au grand plaisir de certains amateurs qui s’amusent à « miauler » au tout début de la projection afin de poursuivre une vieille tradition du festival. Nous avons donc eu la chance d’assister à 3 de ces premières durant la quatrième journée, dont Paradise Hills, Astronaut, et Shadow.

Paradise Hills

© Nostromo Pictures

Pour son premier long métrage, Alice Waddington s’est servie de ses talents de designer et de photographe pour nous offrir une intéressante fantaisie dystopique sur la féminité et les normes sociales. Les décors et les costumes envoûtants, aux tons de pastels, nous font entrer avec curiosité et crainte dans un endroit où les jeunes femmes sont envoyées pour être rééduquées. Toutefois, ce qui semble au départ être un conte de fées inoffensif tourne rapidement au cauchemar.

Bien que les actrices soient convaincantes dans leurs rôles, en particulier Emma Roberts et Mila Jovovich, c’est surtout le visuel du film qui sort de l’ordinaire et qui réussit à garder notre intérêt jusqu’à la fin. Un peu légère, l’intrigue nous plonge lentement dans une sorte de mélange poétique entre 1984 et un village imaginaire digne du Seigneur des Anneaux.  La réalisatrice était d’ailleurs présente lors de la première canadienne de son film, et en est certainement ressortie comblée par le lot d’applaudissements reçu.

Astronaut

© Eggplant Pictures

Cette fois-ci en première nord-américaine, Astronaut nous parle des rêves que nous avons tous, mais en particulier de celui de Angus Stewart (Richard Dreyfuss) qui rêve d’être astronaute. Lorsque le milliardaire Marcus Brown (Colm Feore) lance un concours afin d’offrir la chance d’être le premier citoyen à faire partie d’un vol commercial vers l’espace, Angus tente sa chance. Malgré son âge avancé, et aidé de son petit-fils, il essaiera par tous les moyens d’enfin réaliser son rêve.

Le premier long-métrage de la réalisatrice et scénariste Shelagh McLeod est une histoire charmante à propos des rêves qui ne tombent pas toujours en poussières, et qui peuvent être réalisés si on s’y accroche passionnément. Richard Dreyfuss est tout simplement parfait et touchant dans son rôle, et nous offre une performance attachante tournant autour de la famille et de l’amour. Bien des membres de cette distribution impeccable étaient également présents à la fin du visionnement afin de répondre à quelques questions.

Shadow

© Well Go USA Entertainment

Après avoir fait une blague au public en commençant plutôt par l’introduction de The Shadow de 1994, la soirée s’est terminée par ce film riche en action et en visuel. En version originale mandarine avec sous-titres en anglais, Shadow est l’histoire de la guerre que se livre deux royaumes, le tout bien ancré dans le genre wuxia (expression chinoise qui signifie « héros-guerrier », ou « chevalier errant »). Il a d’ailleurs fait partie à plusieurs reprises de la sélection officielle de bien des festivals de films à travers le monde.

Comparativement à certaines œuvres similaires telles que Hero, House of flying daggers, ou même Crouching tiger, Hidden dragon, Shadow ne possède pas leur charme des couleurs des décors et costumes, et les tons monochromes ou de gris manquent d’attraits, même s’ils se veulent être une partie du thème qui représente l’équilibre des forces. Le premier tiers du film, qui consiste presque essentiellement à l’exposition des personnages et à de la politique, est également très lent et froid. Par chance, l’action et les captivantes chorégraphies de combat finissent par sauver le reste du film qui serait sinon tombé dans un ennui irrécupérable.

Le Festival international des films Fantasia se poursuit jusqu’au 1er août 2019. Soyez-y ! Meow !