La course destination monde
Par : Ariane Dostaler
On le sait, une série de films a souvent tendance à s’essouffler lorsqu’elle s’étire sur plusieurs volets. À la première du film 1995 de Ricardo Trogi, j’ai été agréablement surprise de constater qu’ici ce n’était pas du tout le cas. Après avoir présenté 1981, 1987 et 1991 qui ont tous connu de beaux succès, la barre était haute pour le quatrième opus. Ce dernier film se présente, au contraire, comme étant le plus fignolé de la série. On se transporte maintenant partout à travers le monde, grâce au jeu télévisé : la course, auquel Ricardo participe. Cette émission radio-canadienne qui envoyait des cinéastes partout sur la planète a lancé la carrière de plusieurs grands Canadiens dans les années 80 et 90.
Revenir sur cette période de la vie de Ricardo Trogi, le réalisateur du film, est une excellente idée! On plonge avec bonheur dans les années 90 au Québec où la télévision prenait une grande place dans les foyers. La réaction de l’iconique Claudette, la mère du personnage principal, lorsqu’elle apprend que son fils sera à la télévision, nous le fait d’ailleurs ressentir.
Félicitations à l’équipe de tournage qui a dû rencontrer quelques défis en tournant à l’extérieur du Canada pour ce long-métrage. On se sent transporté avec Jean-Carl Boucher qui interprète à merveille, une fois de plus, ce rôle de jeune homme souvent submergé par les obstacles sur sa route.
Des personnages attachants
C’est un bonheur de retrouver cette famille italiano-québécoise où chaque membre a son caractère bien à lui : le sang-froid du père Benito (campé par Claudio Colangelo), la folie de la maman Claudette (interprétée par Sandrine Bisson) et l’absence de joie dans le personnage de la sœur de Ricardo sont tout simplement délicieux à regarder.
Dans cet opus, on découvre également Younis (interprété par Shadi Janho qui est une très belle découverte de ce film), un homme que Ricardo rencontre dans l’avion le menant vers l’Égypte. La phrase « Caliss Younis» sera, je le sens, imprégnée dans le vocabulaire québécois dorénavant. En effet, alors que le fameux Younis casse, sans le faire exprès, la chère caméra de Ricardo, on sent tout le désespoir du monde sur les épaules du jeune vidéaste. Et pour cause, cette mésaventure le mène dans une interminable course à la douane égyptienne pour récupérer sa nouvelle caméra. Et même si on n’a jamais vécu les « douanes égyptiennes », toute personne peut se reconnaître dans les démarches administratives très longues et pénibles que Ricardo subit.
Je vous invite donc à saisir l’occasion de vous rafraîchir dans un cinéma cet été en allant voir le film 1995. Bon visionnement!
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