Constater le talent au-delà de Cheerleader
Par : Marie-Claude Lessard
Le 20 août, l’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu a été l’hôte de deux artistes masculins qui rayonnent autant au Canada qu’aux États-Unis. Même si le vent au sol soufflait trop fort pour accueillir une troisième nuit magique, Francesco Yates et OMI ont ravi et fait danser les spectateurs lors de la dernière journée resplendissante du festival.
Pour divertir le public étonnamment peu nombreux mais enthousiaste, le Torontois Francesco Yates a foulé la Scène Loto-Québec à 20 heures tapantes. Venu présenter les chansons de son tout premier EP qui combine efficacement un son moderne et du R&B vintage, il a impressionné les spectateurs à plusieurs niveaux. Âgé de seulement 19 ans, il a fait preuve d’une maturité déconcertante. Il sait chanter et jouer, le jeune homme à l’imposante chevelure frisée!La performance livrée par l’artiste au visage de préadolescent est loin d’avoir été aussi terne que son habillement noir, loin de là.
Véritable bête de scène, il parcourait régulièrement tous les recoins de la scène avec une énergie débordante. Entre deux solos endiablés à la guitare électrique, l’interprète a démontré toute l’étendue de sa voix en émettant fréquemment des cris aigus toujours justes qui rappelaient un certain « Roi de la Pop »… Lorsque les chansons proposées avaient des résonnances funky, dont l’excellente When I found you, les festivaliers tapaient du pied et se déhanchaient allègrement. Idem quand Yates a présenté les succès Better to be loved et Call. Or, lorsqu’il s’est installé au piano pour adoucir le tempo, le public est devenu bien moins réceptif, spécialement les enfants qui préféraient parler fort et s’amuser avec des jouets lumineux et des bulles plutôt que d’être concentrés devant les titres pourtant touchants qui prenaient vie devant eux. Enfin, pour conclure son concert de 60 minutes en beauté, Francesco Yates a offert le tube planétaire Sugar qui a parfaitement mis la table pour OMI.
Le plat de résistance de la soirée, Omar Samuel Pasley de son vrai nom, a répondu admirablement à la pression qui reposait sur ses épaules. En effet, le Jamaïcain de 29 ans, au sommet des palmarès depuis 2015 grâce aux hits mondiaux Cheerleader et Hula Hoop, devait prouver qu’il possède le charisme nécessaire pour maintenir l’intérêt des spectateurs pendant plus d’une heure. Parfaitement conscients qu’ils entendraient les deux succès radiophoniques de OMI uniquement vers la fin de l’acte, les gens ont été excessivement patients face à des chansons méconnues. Ceci di , OMI leur a rendu la tâche facile, car les pièces de son album Me 4 U ne manquent pas d’entrain. Les gens qui assistaient à la soirée debout ont été réceptifs et enjoués. On sentait que le plaisir d’être là était authentique.
Appuyé par des écrans géants diffusant des vidéoclips et des extraits de spectacles précédents, l’artiste, accompagné d’un band , de danseuses et de deux talentueuses choristes, a proposé tantôt du reggae entraînant tantôt des mélodies planantes qui apaisent. Dynamique, il a usé de ses charmes physiques pour satisfaire la foule. Demeurant toujours de bon goût, il a fait le bonheur de bien de jeunes fans (sa Omi Army comme il se plaisait à l’appeler) en exhibant ses pectoraux saillants. D’un point de vue musical, les pièces qui ont été les mieux rendues sont, sans l’ombre d’un doute, Babylon, Color of my lips et Me 4 U, la préférée de la star, qu’il a chantée en duo avec Suzanne Perkins.
Après neuf pièces, il a enfin offert Hula Hoop, qui a été reçue par un océan de cris et de bras bien haut dans les airs. Une chanson plus tard, cet élan d’enthousiasme s’est transformé en hystérie pour Cheerleader. Des milliers de festivaliers ont entonné les paroles sans complexe et sans la moindre trace d’hésitation. Comme il fallait hélas s’y attendre, les gens ont commencé à quitter le site aussitôt l’oeuvre terminée. OMI est remonté sur scène pour présenter qu’un seul rappel, Hitchhiker. Quoi qu’il en soit, on peut dire mission accomplie pour le premier passage de Omar et sa bande au Québec. Le principal intéressé a confié qu’il sera de retour très bientôt. C’est à suivre…
Texté révisé par : Annie Simard