Pour l’amour de la chanson
©Véronyc Vachon/MatTV.ca
Le talent et génie des artisans de la chanson québécoise étaient célébrés hier soir au Métropolis dans le cadre du 27e Gala SOCAN. Animé par Stéphane Archambault, cet événement a su encore une fois mettre en lumière le talent d’auteurs et compositeurs qui ont aidé à façonner la musique du Québec, d’hier à aujourd’hui.
La SOCAN est un organisme servant à défendre les droits des auteurs et compositeurs. La chanson comme œuvre d’art est reine ici. Du hit omniprésent dans les radios à la trame musicale de nos téléromans préférés, la chanson fait partie de nos vies. On a parfois tendance à oublier tous le travail mis à la création et à la diffusion de ces œuvres. Un événement comme le Gala SOCAN permet de mettre à l’avant-plan les efforts non seulement des créateurs mais aussi des promoteurs.
La partie spectacle a vraiment été entamée avec la remise du prix Empreinte culturelle remise à Stéphane Venne et les Éditions Musicobec pour la chanson Le début d’un temps nouveau. Ce prix est remis pour souligner la marque que laissent certaines chansons sur la société.
Écrite par Venne et interprétée avec entrain par Renée Claude, Le début d’un temps nouveau est arrivée avec le printemps 1970. La Belle province accomplissait sa révolution tranquille. Les paroles parlaient d’une ère où hommes et femmes vivraient librement dans un monde où le bonheur serait la seule vertu. Le début d’un temps nouveau avait alors fracassé le palmarès musical du Québec devenant ainsi un hymne pour les Baby Boomers qui avaient encore espoir en ces temps nouveaux.
Klô Pelgag, Pierre Kwenders et Loud Lary Ajust ont été appelés à rejoindre leurs univers musicaux afin de revisiter cette chanson dans une époque décidément plus cynique. Klô Pelgag , m’a avoué, avant sa performance, qu’elle avait un peu hésité avant d’accepter cette commande, n’étant pas habituée à faire des reprises. Elle a toutefois accepté le défi et a su apporter sa fougue bien à elle sur la scène (costume de pomme-grenade en sus). Avec l’apport de Pierre Kwenders et de Loud Lary Ajust, avec des couplets ajoutés pour actualiser la pièce, la troupe a su bien lancer le spectacle!
Après la performance, Stéphane Venne est allé chercher son prix en souhaitant à tous, entre autres, que « une chanson, 46 ans plus tard, puisse encore leur faire gagner des redevances ». Il a aussi rappelé de bons conseils aux créateurs présents : « Écrivez ce que vous voyez. Écrivez ce que vous sentez. Écrivez pour la personne qui écoute. Écrivez pour la personne qui écoute. Écrivez pour la personne qui écoute. Y’a que ça qui compte. »
Venne n’était pas le seul à qui on a rendu hommage pendant la soirée. On a également décerné le prix Excellence à Richard Séguin dont plusieurs pièces sont des classiques de la SOCAN (un genre de temple de la renommée où sont intronisées des chansons qui ont tourné plus de 25 000 fois à la radio). Un hommage musical lui a été rendu alors que les artistes Elisapie Isaac, Luce Dufault, Coral Egan, Pierre Flynn et Patrice Michaud reprenaient ses airs les plus connus. « Des chansons comme repères émotifs dans la vie des gens », pour reprendre les mots de l’honoré.
On a également rendu hommage à ces chansons qui viennent tout juste de devenir des classiques de la SOCAN. On a pu, entre autres, voir des titres autrefois popularisés par Éric Lapointe être repris avec brio par Fanny Bloom et Matt Holubowski, ou encore, des pièces écrites par le regretté Dédé Fortin et popularisé par Les Colocs être repris par de nouveaux venus tels qu’Alexe Gaudreault, 2Frères et Philippe Brach. Luc Plamondon obtenait hier soir ses 33e et 34e classiques de la SOCAN avec Ma mère chantait toujours et Piaf chanterait du rock, re-interprétées respectivement hier soir par Roch Voisine et Alfa Rococo.
En voyant le public entonner en chœur ces classiques, on voit le pouvoir rassembleur d’une chanson dans une société. Mais, pour en arriver à atteindre cette réunification, il faut un gros travail non seulement au niveau de la création, mais également au niveau de la diffusion. La SOCAN n’oublie pas ce fait et a remis pour la première fois le prix Éditeur de l’année à Ho-Tune pour souligner sa contribution significative et positive à l’industrie de la musique et à la communauté créative.
Si on a rendu hommage aux classiques, on n’oublie pas la scène bien actuelle. Ariane Moffatt a été acclamée Auteure-compositrice-interprète de l’année pour avoir cumulé le plus succès sur les ondes radiophoniques. Celle-ci a avoué qu’elle écrit pour trouver « les bons mots et les bons beats pour donner un sens à mon existence et ainsi participer à l’expérience humaine avec mes chansons. » Le son plus radiophonique de 22 h 22 était délibéré et est fière que ses efforts aient porté fruit.
Le prix International à été attribué ex-aequo Cœur de Pirate et Grimes. Safia Nolin a reçu le prix Révélation de l’année et Loud Lary Ajust, le prix Musique urbaine. Le prix Country a été remis à Yoan. Un prix hommage a été décerné à Alain Chartrand, l’un des fondateurs du Coup de coeur francophone. Une belle reconnaissance pour cet événement qui fêtera son 30e anniversaire en novembre prochain.
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Crédit photos : ©Véronyc Vachon/MatTV.ca
Texte révisé par : Marie-Claude Lessard