Pauline Martin astronaute
© Jules Bérard
Par : Sébastien Bouthillier
Son fils lui a réservé une place dans une résidence pour aînés à Genève, près de son travail. Mais ce n’est pas pour le visiter que la mère monte à bord de l’avion pour décliner sa proposition, c’est plutôt parce qu’elle s’est inscrite à un concours de colonisation de Mars. Vaut mieux mourir aérienne que terrestre, se dit Irène.
Elle refuse sa place en résidence, d’autant qu’elle répugne l’étiquette d’aînée « autonome » pour la condescendance du terme. Irène entreprend alors de livrer son testament, en même temps qu’elle est retenue parmi les finalistes pour le départ spatial. Avant même la sélection de l’équipage, elle organise une soirée d’adieu où elle donne ses biens.
Irène sur Mars porte sur les difficultés de la transmission et les incompréhensions qu’elle soulève. Pauline Martin se livre dans le rôle de la mère vieillissante, mais fière, qui tait la maladie risquant d’aggraver son état de santé. Elle trône au centre de la scène, qu’elle occupe durant l’heure et demie du spectacle.
Avant de mourir dans la dignité, comment vieillir dans la dignité? Si le corps accumule l’âge, l’esprit demeure intact. À travers ses conversations avec Gary Boudreault, le voisin, Catherine Audet, la fille du voisin et son fils à elle, Michel-Maxime Legault, Irène révèle ses souvenirs et livre ses dernières volontés. Le voyage sur Mars n’est qu’une métaphore pour dire la mort.
L’auteur Jean-Philippe Lehoux manie la plume soucieux des répliques qui déclencheront le rire, du moins le sourire. Il faut imaginer le ton blasé ou pince-sans-rire de Pauline Martin, qui révèle progressivement sa sensibilité de mère.
La pièce créée à Carleton-sur-Mer l’été dernier se pose à Montréal jusqu’au printemps. Legault et Lehoux mettent en scène la pièce ensemble.
Par Sébastien Bouthillier
Irène sur Mars, au Théâtre d’Aujourd’hui jusqu’au 18 mars
Crédit photo : Jules Bédard
Texte révisé par : Annie Simard