Zoofest 2019: WordUp! vs. Humoristes
© Myriam Frenette Photographie
Qu’ont en commum Koriass, Loud, Yes McCan, Ogden d’Alaclair Ensemble et Dramatik? En plus d’être des figures importantes de notre scène rap au Québec, ils ont tous fait quelques apparitions sur la scène du battlerap québécois, avec les Wordup! Battles. Pour une troisième année consécutive, le Zoofest offre, le temps d’un soir, une collaboration avec cette organisation, ou 4 humoristes se sont mesurés samedi à 4 grandes vedettes du Battle Rap, au studio Hydro-Québec du Monument National. On croirait un affrontement inégal, c’était bien loin d’être le cas.
Fêtant sa 10e année, la ligue WordUP!, c’est la première ligue de battlerap francophone dans le monde. Comme l’explique le co-fondateur et animateur de cette activité-événement, Rémi Sainte-Marie, alias Filigran dans une entrevue pour le Journal de Montréal « Le BattleRap, c’est un combat de mots A Capella ». Pour commenter le ton, il a mentionné lors de la la soirée samedi: « C’est comme un show de Mike Ward, mais sur le buvard ». Au milieu d’un cercle comme dans une cours d’école, deux rappeurs se battent pour avoir la foule de leur côté, que ce soit par leur jokes, leur dynamisme et leur aisance assumée. Avec moins de monde que le public habituel des WordUP!, le studio Hydro-Québec ressemblait à ça. Habituellement évalué par un jury, nous avons tout simplement entendu quatres battles, l’un à la suite de l’autre.
© Myriam Frenette Photographie
Avec beaucoup de retard (près de 30 minutes!) et leur désorganisation habituelle, le premier battle débute enfin. Zach Poitras, l’humoriste que les gens connaissent plus pour ses cheveux que pour ses jokes, comme l’affirmait-t-il dans son premier round, affrontait le rappeur VK, un rappeur de petite taille, mais que les lignes peuvent faire réagir toute une salle en entier. Toujours difficile de se faire remarquer quand on ouvre la soirée, les deux artistes se sont assez bien débrouillés, et chacun a eu son moment marquant.
Le deuxième battle était composé de Daniel Pinet, dans un personnage du Phat Farmer, un rappeur un peu cheap, et de Skywakka, qui, en lui-même, est ressorti très fort, probablement le meilleur battlerappeur de la soirée. Ne sachant qu’il ne pouvait pas gagner avec des insultes acerbes, l’humoriste est allée dans une direction plus affective, en essayant de séduire son adversaire pour probablement le décontenancer. Malheureusement, ces remarques n’ont pas eu l’effet escompté sur le représentant de la ligue WordUP, qui n’a fait qu’une bouchée de son adversaire.
© Myriam Frenette Photographie
Après une autre trop longue pause qui a fait disparaître une bonne partie de la foule, François Tousignant et l’un des battlerappeurs les plus connus, Freddy Gruesum. Après avoir mal paru contre Maude Landry il y a deux ans, il s’est bien repris devant l’humoriste clairement dans un état second, il avait de la misère à se tenir debout. Même si le fait que Gruesum possède encore des Ghost Writers, des gens qui lui fournissent des blagues en cas de blanc, et qu’il ne s’en cachent pas, c’est le charisme de lui qu’on considère comme étant l’icône du battlerap québécois qui va séduire la foule, un public averti.
Le dernier battle, qu’on désigne comme étant le Main Event, était de loin le plus marquant. Seule humoriste de l’année dernière qui resaute dans l’arène cette année et de loin la plus expérimentée, Coco Belliveau n’a offert aucune chance à son ami VRock, qui a paru presque invisible tellement le contrôle de la foule de Coco était fort.
© Myriam Frenette Photographie
Même si des fois les blagues était un peu molles, de voir des gens s’affronter dans des joutes verbales était non seulement quelque chose d’impressionnant, mais avec une organisation plus que broche à foin, de réussir à garder un public bien accroché, on parle de l’exploit.
Pour pouvoir assister aux prochains battles de la ligue WordUP!, rendez-vous sur leur site officiel ici.