Khalid au Centre Bell
© Catherine Leclerc/MatTv.ca
Par : Sara A.
Depuis que son premier single Location l’a mis sur la map en 2016, Khalid ne fait que gagner de la popularité. À seulement 21 ans, il se classe actuellement au 4e rang des artistes les plus écoutés sur Spotify à travers le monde, et a même atteint le 1er rang à la sortie de son deuxième opus ce printemps. C’est la tournée en support de cet album – Free Spirit – qui s’est arrêtée au Centre Bell jeudi soir. Il s’agissait d’une troisième performance dans la métropole en autant d’années pour le chanteur R’n’B.
Après une belle première partie de la jeune artiste électro-pop américaine Clairo, une vidéo est apparue sur l’écran géant situé au fond de la scène et une voix hors champ expliquant le concept de « Free Spirit » (esprit libre) résonnait à travers la salle. Impossible de tout comprendre par contre, les cris de la foule – très jeune et majoritairement féminine – avaient le dessus. Le Centre Bell n’affichait pas exactement complet, mais à l’entendre, c’était tout comme.
Khalid a entamé son spectacle avec la pièce titre de Free Spirit. Sur scène, il est entouré de quatre musiciens qui sont restés aux côtés du jeune chanteur tout au long de la soirée et de six danseurs se joignaient à lui pour certaines chansons. Ces derniers ajoutaient du punch aux performances, sans jamais pour autant lui voler la vedette. Une recette parfaite. On sentait la belle complicité qui les unissait particulièrement pendant les moments où Khalid s’essayait à quelques pas de danse.
Khalid a ensuite chanté les dansantes 8TEEN, Twenty One et Hundred avant de prendre un moment pour s’adresser à la foule. Rayonnant, il s’est rappelé ses passages à Montréal, premièrement au Métropolis en 2017 puis à Osheaga l’an dernier, et avait peine à croire qu’il jouait maintenant dans un aussi grand aréna. Le jeune homme a remercié ses fans, sincèrement, et répondait de « I love you too » aux nombreuses déclarations d’amour venant du parterre. Difficile de ne pas tomber sous le charme…
Pendant deux heures, le chanteur natif du Texas a enfilé une impressionnante trentaine de morceaux (!), mêlant habilement les chansons de ses deux albums de même que ses nombreuses collaborations. Parmi les moments forts de la première moitié du spectacle : Saved (la chanson sur l’amour à l’ère de la technologie convenablement jouée sous les lumières des téléphones intelligents des spectateurs), et les favorites du public Better, Location et American Teen.
L’aisance avec laquelle Khalid se déplaçait sur scène était franchement surprenante pour quelqu’un de son âge. Et que dire de la scène en soi : grands écrans, éclairages sophistiqués, projections léchées… tout était réfléchi pour que chaque chanson ait sa propre mise en scène personnalisée.
La captivante scénographie n’aura pas pu sauver le segment calme pendant lequel Khalid a chanté plusieurs chansons en solo, assis sur un tabouret au centre de la scène et entouré de genre de rideaux qui le rendait presque invisible par moment. Sa voix riche devait être la vedette de cette portion du spectacle, mais la formule est tombée un peu à plat… Conséquemment, l’artiste a perdu plusieurs spectateurs qui ont pris la liberté de discuter de vive voix, ruinant ainsi la chance pour plusieurs personnes d’apprécier ce moment comme il se devait de l’être. Le fait que la musique enterrait souvent la voix du chanteur n’aidait pas non plus. Bien que ce problème fût récurrent pendant le spectacle, les chansons plus vivantes comptaient sur l’aide de la foule à la voix et ça passait mieux ainsi.
Par chance pour l’artiste, les auditeurs ont vite ramené leur attention sur lui pour l’électrisant segment qui a suivi, incluant le hit radio du moment Talk, les collaborations Outta My Head (dont les belles projections colorées rappelait le pop art d’Andy Warhol), Eastside, Love Lies, et bien sûr, son succès Young, Dumb & Broke.
Finalement, une vidéo de Salem’s Interlude a mis la table pour dernière chanson de la soirée, Saturday Nights, qui a joliement été interprétée avec le public.
Crédit photo : © Catherine Leclerc/MatTv.ca