Monologues de femmes
© Valérie Remise
Par : Stefan Puchalski
Lorsqu’on arrive dans la salle Jean-Claude Germain pour assister à la pièce M.I.L.F., œuvre de Marjolaine Beauchamp, trois comédiennes nous attendent sur la petite scène. Le chargé de son gratte sa guitare tout en jouant des bruits de fond.
© Valérie Remise
Lorsque la pièce commence, on se rend compte que ce sont trois femmes qui sont toutes les trois des mères qui racontent trois sexualités différentes. Au tout début, l’une des trois femmes se déshabille, se cache derrière deux écrans et se met à masturber avant de prendre un microphone et d’y pousser des cris de sorte qu’on se demande si elle participe à un tournage érotique. Le regard se veut féminin.
© Valérie Remise
Par la suite, les trois personnages se lancent dans des monologues à tour de rôle : celle (jouée par Marjolaine Beauchamp) qui n’est pas convaincue qu’elle a la force de s’occuper de son nouveau-né; celle (jouée par Stéphanie Kym Tougas) qui, pour répondre à une question posée par un éventuel employeur qui veut en savoir plus sur le trou de deux ans sur son cv, affirme qu’elle sort d’un sommeil de deux ans; celle (jouée par Geneviève Dufour) qui en a gros sur le cœur contre son enfant et sa mère et qui demande, en vain, à son ex de lui donner un coup de main.
© Valérie Remise
Sous un jeu de lumière en constant changement, les trois femmes prennent la parole sans jamais se parler ou presque. Parfois, elles se regardent, mais le dialogue n’a pas lieu, du moins pas directement. Elles ne parlent qu’une seule fois lorsqu’elles se réunissent afin de prendre une bière, de manger une pointe de pizza et de raconter leurs rencontres les plus récentes avec des hommes. Les confidences et les confessions s’accumulent pour qu’on aborde sans retenue les questions de maternité et de sexualité.
© Valérie Remise
M.I.L.F. : À l’affiche à la salle Jean-Claude Germain du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui jusqu’au 7 mars.