Des œuvres inédites de l’une des signataires du Refus Global sont exposées à la Galerie de l’UQAM
© Françoise Sullivan / SOCAN (2021) et Galerie de l’UQAM
Par : Justine Millaire
Du 14 mai au 17 juillet 2021 sera présentée à la Galerie de l’UQAM l’exposition Françoise Sullivan. Les Années 1970. Réalisée sous le commissariat de Louise Déry en étroite collaboration avec Françoise Sullivan, l’exposition se veut une incursion dans une période moins connue dans la carrière de l’artiste multidisciplinaire. De ses archives personnelles ont émergé des pépites d’or, pour la grande majorité jamais montrée au public.
© Françoise Sullivan / SOCAN (2021) et Galerie de l’UQAM
Les œuvres présentées dans le cadre de cette exposition ont toutes été créées lors de ses voyages en Italie durant la décennie 1970. Passant d’une œuvre à l’autre, faisant pour ainsi dire feu de tout bois, Sullivan avait mis de côté ces œuvres dans ses archives et avait poursuivi son chemin. Lorsqu’elle et Louise Déry se sont repenché sur cette partie de sa vie, il a fallu faire un patient travail d’enquête pour mettre de l’ordre dans ces œuvres et les dater, s’aidant parfois du passeport de l’artiste. Chaque découverte venait consolider la précédente et contribuait à dresser un portrait global de cette période.
Ce qui marque avec Françoise Sullivan est son goût de l’expérimentation. En effet, elle refuse de se sédimenter dans aucune catégorie. Tout au long de sa carrière, l’artiste a su faire des sauts entre des formes d’art diverses, passant naturellement de l’action performative à la photographie en passant par l’écriture, la sculpture et la danse.
© Françoise Sullivan / SOCAN (2021) et Galerie de l’UQAM
Cet amour de l’expérimentation est visible également dans les œuvres de l’exposition. Souvent, Françoise Sullivan allie des éléments disparates pour créer quelque chose de nouveau. Ainsi, l’on peut y voir un diptyque où sont superposées la reproduction d’une toile du XVe et une photographie d’un de ses fils, que tout sépare mis à part une certaine ressemblance physique. Autre œuvre représentative de cet esprit, l’artiste a ainsi créé des montages de photographies de maisons avec des portes ou des fenêtres bloqués, montrant par le fait même l’incapacité des gens à communiquer. Ces expérimentations s’inscrivent complètement dans le courant de l’art conceptuel, qui était très en vogue dans les années 1970.
© Françoise Sullivan / SOCAN (2021) et Galerie de l’UQAM
La commissaire Louise Déry, qui a collaboré à deux reprises avec Françoise Sullivan en 2017 (trajectoires resplendissantes) et en 2019 (Œuvres d’Italie), met de l’avant la grande accessibilité de l’exposition. En effet, celle-ci est d’intérêt autant pour un connaisseur de l’œuvre de Françoise Sullivan, qui peuvent découvrir des œuvres inédites, qu’aux néophytes n’ayant que des connaissances limitées du parcours de l’artiste. Dans les deux cas, le visiteur est capable de trouver dans l’exposition quelque chose susceptible de piquer son intérêt.
Si vous êtes dans le coin de l’UQAM, je vous encourage fortement à aller jeter un œil à l’exposition Françoise Sullivan. Les années 1970. Comme beaucoup de musées présentement, il faut y réserver sa place en ligne, mais cette réservation se fait par journée sans heure précise d’arrivée, ce qui vous donne davantage de flexibilité. Vous pourrez ainsi venir découvrir l’œuvre de Françoise Sullivan, monument de l’art Québécois que Louise Déry qualifie de véritable « trésor national ».