Quand Incarnat incarne
Par: Hanieh Ziaei
Le retour des Francos se fait avec force avec la présentation du dernier album Incarnat d’Ariane Moffatt et l’Ensemble de cordes. Le public présent et dynamique s’émeut dès la première partie du concert en découvrant le talentueux Étienne Coppée. Ce dernier parvient en moins de 30 minutes à faire vibrer la salle du Théâtre Maisonneuve et a créé une synergie sans détour entre la scène et le spectateur. Le duo entre les deux artistes est d’autant plus touchant qu’au-delà du dialogue musical, le public est imbibé dans une générosité de cœur et d’esprit sous le signe d’une bienveillance mutuelle et partagée.
Avec Incarnat, Ariane Moffatt nous donne sa définition de la beauté en rappelant le besoin et la nécessité de créer. Cette quête vers la beauté a pour unique destination la vérité !
L’artiste, vêtu d’un rouge écarlate, incarne ce sang qui irrigue le cœur du piano en accélérant ses battements. Accompagnée de l’Ensemble de cordes, Ariane souligne qu’un solo n’est jamais véritablement un solo ! Elle nous offre aussi un magnifique duo avec Étienne Coppée. Toutefois, la surprise de cet album c’est le tissage, certes surprenant, mais réussi entre cordes et musique électronique (la techno).
Comme pour beaucoup d’artistes, le contexte sanitaire lié à la COVID-19 et les confinements successifs ont également affecté le contenu des textes et le choix des thématiques telles que l’importance de la famille, la question de la distance et l’éloignement des êtres chers (Distance), les enjeux environnementaux (Nature) ou encore l’importance de se rassembler et de l’Autre (Debout) !
Ces moments de joie collective et d’euphorie sociale dans le cadre des Francos de Montréal sont devenus plus que jamais des instants précieux et rarissimes dans la conjoncture actuelle. La fille de l’iceberg met le feu aux Francos de Montréal et lève son verre à la vie et à la santé de la musique !