L’Incarnation de tout ce qui devrait se taire
Par : Mylène Groleau
Christian Bégin, qui avait offert son dernier spectacle d’humour il y a, de cela, 25 ans, nous a présenté son tout nouveau spectacle intitulé Les 8 péchés capitaux selon Christian Bégin, ce mercredi soir dernier au Théâtre Outremont, en grande première médiatique. En plus de ses rôles d’animateur, d’acteur et de réalisateur, le voilà en pleine possession de la scène qu’il foule avec une aisance déconcertante.
L’audience se composait notamment de personnalités artistiques et médiatiques pour cette première. En tant que quinquagénaire blanc, hétérosexuel, cisgenre et privilégié, Christian Bégin a invité son public à prendre part à ses réflexions sur la société du dernier siècle qui, malgré de si grandes avancées, tente de reculer sur plusieurs sujets. D’où les vices qui entrainent tous les autres qui obnubilent Christian : l’orgueil, la gourmandise, la paresse, la luxure, l’avarice, la colère et l’envie.
Un humour grinçant, sans faux-fuyants
Mais pourquoi huit lorsque la liste n’en n’énumère que sept? En tricottant autour des vices que composent la société, Christian a su démontrer, par son vocabulaire très imagé, qu’il existe un lien qui nous unis, tous, et qu’il s’agit de puiser au très profond de nous-mêmes pour parvenir à le découvrir. Pour en connaître la recette émise par ce certain Curieux Bégin, l’énumération de ses expériences de vies est un passage obligé.
Principalement et en s’entourant d’une forte dose de dérision, utilisant un humour qui déconcerte, surprend et qui choc Christian nous fait voyager dans son univers de quinquagénaire blanc, hétérosexuel, cisgenre et privilégié. Un univers de sexualité qui tend à se relâcher, vu l’âge, mais qui se détourne par ses capacités à procurer du plaisir à celle qui se laissera charmer par le bellâtre.
Rempli de certitude et imbu de lui-même dans son personnage, il nous fait le plus bel étalage de sa propre personne. Passant de son sexe et sa sexualité, sa perte de cheveux, ses curieux produits, ses ronflements jusqu’à sa remontée gastrique, tout y passe. Vous n’aurez jamais vu Christian Bégin sous autant d’angles.
Une finale qui touche
Tricottant donc autour des vices que composent la société, Christian a su démontrer et célébrer le fait qu’il existe un lien qui nous unis mais qu’il faut puiser au très profond de nous-mêmes pour y parvenir.
Avec une finale qui rassemble bien les propos tenus tout au long de la soirée et qui, je dois l’avouer, m’a sensibilisé sur la vie. Une vérité absolue. Clore un spectacle avec grandeur.
Avec une mise en scène de Chantal Lamarre qui mérite d’être saluée, il s’agit d’une soirée qui convient mieux à un public assumé que plus jeune par ses propos plus percutants et cinglants envers eux.
Christian Bégin présentera 8 péchés capitaux ce vendredi à Montréal au Théâtre Outremont ainsi qu’à la Salle Albert-Rousseau de Québec mardi prochain.
Pour la suite de la tournée, suivre le site Les Péchés Capitaux pour se procurer les billets