Une finale survoltée!
Par : Mylène Groleau
Rien de moins que le Centre Bell, un vendredi soir d’avril, pour clore la tournée Acrophobie avec la phénoménale Roxane Bruneau. Un défi de taille, remporté dignement. Un deux heures trente sans entracte où personne n’a pu voir le temps passer tellement l’énergie était à son paroxysme.
Une soirée plus que surprenante pour le fidèle public venu entendre et voir l’auteure-compositrice-interprète qui magnifiait son deuxième album en carrière. Ses milliers d’admirateurs avaient envahi l’amphithéâtre au grand complet par leurs cris, applaudissements et acclamations. Un spectacle flamboyant, dynamisant et plein d’humour. À l’image même de l’artiste.
La poursuite de ses rêves
Une introduction sur écran géant rappelant des moments d’entrevues, de ses débuts de carrière à la reconnaissance de son auditoire. On entend d’ailleurs : « C’est beaucoup d’amour à recevoir pour quelqu’un qui s’est déjà haï », avait-elle déjà déclaré, un jour, à la recherchiste de Ça finit bien la semaine. Ou encore, pour expliquer que son public fait partie intégrante de sa famille :« C’est eux ma première vague. C’est grâce à eux si moi j’existe. »
Puis, les pieds solides sur une plateforme, elle s’est surélevée au-dessus de la foule. Déjouant le titre de son album, puisque l’acrophobie étant une peur panique irrationnelle lorsqu’une personne se retrouve en hauteur, Roxane Bruneau, elle, nous a démontré, qu’elle est loin d’avoir froid aux yeux. Voir grand, plonger dans l’inconnu était réalisable. Elle nous l’a prouvé! Son parcours est inspirant. Sa fougue est jubilante.
Partir de si loin pour arriver si haut. L’artiste a débuté la soirée avec la chanson du même titre que son album Acrophobie. Elle a effectivement raison de dire qu’elle est fière d’elle. Le défi de remplir le Centre Bell lui confirme bien.
Un 1 et demi plus tard
Revenue sur terre et sous les applaudissements, elle avoue : « J’ai demandé au technicien de son de mettre un peu de micro de foule pour les entendre quand ils vont crier, sauf que finalement je ne sais pu si c’est une bonne idée, car vous criez tellement fort! » Il n’en fallait pas plus pour que la foule s’emporte à grands cris.
En présentation, elle explique que ses premiers spectacles devaient ressembler à des prestations de « bands de garages », mais que, maintenant, ils sont rendus avec l’emploi d’un écran géant prenant toute la place au fond de la scène. Écran sur lequel, tout au long de la soirée, Sylvie, alias Siri par manque de budget, s’est présentée à quelques reprises pour faire rire l’auditoire.
Une projection d’elle, 12 ans plus tôt, sans domicile fixe, enregistrant ses tounes dans le sous-sol de sa chum, jamais, cette petite fille-là n’aurait pensé remplir un jour le Centre Bell.
Puis, enchaînant avec Bienvenue dans mon cirque, Aime-moi encore, Des p’tits bouts de toi et Le cri des loups sur laquelle elle s’est à nouveau envolée sur sa plateforme, devant l’écran géant avec des images lunaires, de pluie et d’orages.
Mettre le feu au Centre Bell
Le petit soldat est venu nous surprendre avec des effets pyrotechniques de chaque côté de la scène. Amplifiant les paroles de la chanson et, prouvant, par la même occasion, que le Centre Bell était sa cour de récréation et qu’elle avait atteint l’inatteignable.
C’est n’importe quoi (Oulalala) et I don’t know pas savoir se sont succédés. Deux titres issus de commentaires et de phrases qui semblent anodins et qui furent offerts par son public. Mis tous ensemble, ils ont formulé des chansons à la fois décousues et pleines de sens, que son public se plaît à chanter sans fin. Pour la seconde chanson, Chloée Deblois, sourcillée de façon démesurée, a « biké » son arrivée sur moto avec Roxane. Rejointes par Castor, les deux invités ont, avec le public, créé une vague de mains sur les phrases : Push your hands up dans les airs!
Vivre son instant présent devant 13 000 spectateurs
Un documentaire est actuellement en tournage qui relate la carrière foudroyante de Roxane où une question restait en suspend quant à savoir si elle était en mesure de vivre l’instant présent. Savourer, dans son for intérieur, le moment qu’elle vivait sur scène. La réponse fut trouvée après sa prestation de Notre belle démence, où elle a pris quelques instants pour apprécier et avouer sa reconnaissance envers la foule.
Utilisant aussi cet instant pour alimenter ses différentes plateformes de réseaux sociaux et pouvoir se remémorer ses moments. Le public ne s’est pas fait prier pour se joindre à elle.
Après Crazy Glue, dédiée à sa conjointe, son « île déserte », elle s’est projetée en souvenir de sa grand-mère, partie beaucoup trop tôt et rapidement avec Le bureau du médecin. Un moment précieux qui a apporté de l’introspection avant de poursuivre avec Si jamais on m’cherche et Seuls ensemble fait en duo avec son guitariste et parolier de la chanson Mathieu Brisset.
Section du spectacle de remémorations avec les reprises de Pleurs dans la pluie de Mario Pelchat et Provocante de Marjo (deux coachs de l’édition 2023 de La Voix avec qui elle a partagé la tribune en tant que coach de la deuxième Voix).
Elle a personnifié à merveille les deux parties du duo de Diam’s et Vitaa, dans la reprise de Confessions noctures, titre à succès connu au début des années 2000. L’assistance l’a accompagnée dans ce bombardement de répliques et de rap.
Finir avec des remerciements et émotions :
« Je veux juste qu’on se rappelle d’une affaire : il n’y a aucun média qui m’a pris et qui m’a mis dans vos TV pis qui vous a forcé la main à m’aimer ou à m’haïr. Un des deux. C’est vous autres qui êtes venus me chercher dans mon 1 et demi. Vous m’avez mis dans vos TV, vos radios et ce soir, vous avez rempli le Centre Bell! Pour venir voir un spectacle ça prend deux choses. C’est deux choses-là, on court après constamment. Le temps et l’argent. Vous avez fait « Pause » sur vos vies pour venir vivre un bout de la mienne. »
Puis, elle a entamé Et maintenant en conclusion. Juchée sur la plateforme, en arrière-scène, lors de la finalité de sa prestation.
Une surprise de taille attendait la foule
À ma manière et J’pas stressée se sont ajoutées en rappel dans une fin de pyrotechnie avant de projeter une surprise de taille sur grand écran. En grande primeur, Roxane a annoncé, que son troisième album, Submergé, sortira dès cet automne. Pour l’occasion, elle a présenté deux interprétations : Côté passager et Le blanc des yeux. Le deuxième extrait est d’ailleurs sur les plateformes numériques depuis aujourd’hui même!
Le visuel de son troisième album, Submergé, sur le grand écran en arrière-scène a créé une hystérie générale. Je n’ose même pas imaginer Roxane, entendre l’excitation de ses fans lors de la sortie de l’annonce. Un amphithéâtre survolté qui a exprimé une joie incommensurable.
Puisque le public en redemandait, Partout est venue clore cette tournée de façon admirable et tout en confettis. La chanson, que l’on entend depuis l’automne dernier, fera sûrement bonne figure sur son prochain album. « J’suis partout, et nulle part à la fois. » Pour le plus grand plaisir du public, Roxane sera, à nouveau, « partout » dès cet automne!
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