Un, c’est bien, mais deux, c’est mieux!
Par : Sara Bouhenni
En milieu de semaine, l’Orchestre symphonique de Montréal présente le Double Concerto pour deux pianos de Glass. Cette composition percutante, née des mains de l’illustre Philip Glass, est brillamment interprétée par les sœurs Labèque pour le plus grand plaisir des mélomanes.
Philip Glass immortalisé du bout des doigts
Katia et Maria Labèque, pianistes de renommée internationale aux tonalités multiples, charment incontestablement la salle dès leur apparition sur scène. Il faut dire que leur tenue ce soir-là est tout simplement féérique, scintillante et de couleurs éclatantes. Les deux sœurs accompagnent tout au long de leur carrière les plus grandes formations mondiales. Sollicitées pour leur talent, plusieurs œuvres de nombreux compositeurs ont été écrites spécialement pour elles, notamment Linea pour deux pianos et percussions de Luciano Berio, Water Dances pour deux pianos de Michael Nyman et bien sûr, Concerto pour deux pianos de Philip Glass, qui voit le jour à Los Angeles, de la plume de Gustavo Dudamel et de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles.
Au fil des partitions qui s’accordent parfaitement avec la résonance acoustique de la Maison symphonique, les solistes livrent une prestation époustouflante. Chaque danse de doigts gracieusement exécutée provoque à chaque fois une pluie d’émotions suivie d’un tonnerre d’applaudissements. La soirée est un régal musical pour la foule qui vibre des pieds aux oreilles, et ce, malgré les coussinets tapissés dans la salle pour assurer un maximum d’isolation. C’est comme si chaque note coulait dans le bois des fondations avant de se libérer prodigieusement dans l’air et flotter en suspens un instant.
Le choeur des choristes
En plus de la magie et de la fantaisie opérées au piano, les choristes de l’Orchestre font transcender les mélodies de leur instrument. Le violon en harmonie avec la basse, la clarinette qui taquine la harpe, chaque portée donne naissance à une euphonie utopique. Pendant près de 100 minutes, les musiciens bouleversent les spectateurs présents par une suite de mouvements minutieusement accomplis. Et que dire du chef d’orchestre français, Fabien Gabel. Sa prestation est sensationnelle, révélatrice d’une passion et vocation évidentes, du premier souffle au dernier coup de baguette. Chapeau bas Maestro!
Liste des oeuvres du Double Concerto pour deux pianos de Glass
Ravel, Le tombeau de Couperin, M68a (17 min)
Glass, Double Concerto pour deux pianos (25 min)
Strauss, Salomé, op. 54, TrV 215: ‘’Danse des sept voiles’’ (9 min)
Schmitt, La tragédie de Salomé, poème symphonique, op. 50 (24 min)
Le Double Concerto pour deux pianos de Glass se résume en une extase, une catalepsie auditive qui captive les tympans. La soirée est un succès, d’andante à sonate, et s’inscrit définitivement dans les chefs-d’œuvres symphoniques incontournables!