45 ans plus tard, un spectacle qui éblouit encore

Par : Marie-Hélène Amyot

C’est dans une ambiance festive qu’avait lieu la première médiatique de l’opéra rock Starmania. Après avoir été présentée en France pendant plusieurs mois, c’est avec bonheur et fébrilité que le public québécois accueillait cette mythique production à la Place Bell.

Starmania, tapis rouge et fébrilité

Plusieurs personnalités sont venues à la rencontre des médias. D’ailleurs, des artistes ayant fait partie de versions antérieures étaient présentes : Fabienne Thibault, Marc Gabriel, Isabelle Boulay, Patsy Gallant, Martine St-Clair, Anne Bisson, Martin Fontaine, Marc Hervieux et Diane Dufresne. 

Luc Plamondon, à qui l’on doit les paroles de toutes les chansons de Starmania, a foulé le tapis rouge. « Tout est dans les mots. Luc Plamondon a si bien écrit le show, rien n’est laissé au hasard, chaque virgule, chaque respiration. », me dit William Cloutier, interprète de Johnny Rockfort, avec qui je me suis entretenue.

Starmania, encore d’actualité en 2024

Cette version-ci du spectacle est calquée sur la toute première, présentée en 1979. « Raphaël, qui est le fils de Michel Berger, a aussi insisté pour que l’œuvre soit telle quelle qu’en soixante-dix-neuf. Parce que pour lui, c’est la meilleure version qui a été faite, avec sa mère, France Gall, et Balavoine. […] Même les voix. Ils ont été chercher des voix cristallines, ils ont gardé les tonalités originales. Moi, la version de S.O.S d’un terrien en détresse que je fais, c’est celle de Balavoine. », me raconte William. 

Bien que la création date de la fin des années soixante-dix, l’histoire viendra assurément toucher une corde sensible. Les thèmes au cœur de Starmania sont toujours d’actualité. La politique, la quête de popularité, de reconnaissance, les classes sociales en décalage, les enjeux sociaux, l’amour… 

Starmania, ce que j’en ai pensé

Étant née en 1979, j’ai grandi au son de la première version des chansons de Starmania. J’ai donc été impressionnée de découvrir à quel point les voix et l’interprétation des artistes de la mouture 2024, collait au souvenir que j’avais de chaque personnage. Le talent vocal de chaque interprète est impressionnant. Les applaudissements nourris le confirmaient régulièrement. William Cloutier est plus que crédible dans le rôle de Johnny Rockfort, aux antipodes de sa personnalité. Il émeut, charme et ébranle avec une voix qui sert à la perfection la complexité de son personnage. Ma belle découverte de ce mercredi soir fut Alex Montembault. Avec sa voix douce et cristalline, il a livré une Marie-Jeanne* particulièrement touchante. 

Chaque chanson permet de bien suivre l’histoire. Celles qui sont plus connues (comme Le blues du businessman, Un garçon pas comme les autres, S.O.S d’un terrien en détresse) ravissent nos oreilles, tout comme celles que l’on entend moins souvent et que l’on découvre. Seul petit bémol, il m’est arrivé à certains moments de moins bien entendre chaque parole. Ce qui est dommage vu la richesse de celles-ci.

La présence des musiciens de chaque côté de la scène ajoute à l’aspect grandiose du spectacle. Effectivement, il s’agit d’une production impressionnante et l’ampleur des décors y contribue grandement. Tout comme les jeux de lumières, l’usage des écrans géants et de la caméra à l’épaule qui nous plongent bien dans l’univers futuriste de Monopolis. Pour ces aspects, je ne vous dirai pas davantage. Il est encore mieux de se laisser surprendre par l’inattendu. 

Chapeau au chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui pour ses créations dynamiques, s’harmonisant à merveille avec les différents tableaux et thèmes abordés. Gros coup de cœur pour celle de La chanson de Ziggy. 

Cette soirée fut mémorable. Starmania est un spectacle époustouflant à voir absolument. Réservez vos billets maintenant, car ils s’envolent rapidement.

*À noter que le rôle de Marie-Jeanne est campé en alternance avec Heidi Jutras, les 10 et 16 août à 20 h, ainsi que le 17 août à 15 h)

Crédit photo : Mélodie Guay/Mattv