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Voïvod symphonique!

Fracassants de consistance!

Voïvod
Crédit photo : Gabriel Fournier

Par : Lynda Ouellet

Ce mercredi 29 janvier, à la Salle Wilfrid-Pelletier, c’est une rencontre de deux styles musicaux à laquelle nous sommes conviés, le classique et le métal. Quel choix improbable! C’est la cheffe Diane Gilbert, aussi cheffe des Grands Ballets Canadiens et de l’Orchestre symphonique de Kamloops, qui dirige ce concert avec les excellents musiciens de l’Orchestre symphonique de Montréal.

La Salle Wilfrid-Pelletier est comble, et les spectateurs électrisés (eh oui, beaucoup de têtes blanches mais aux cheveux noués) trépignent en attendant l’arrivée de Vovoïd. Le premier violon est applaudi à tout rompre, et la cheffe reçoit une ovation en prenant place au lutrin.

Diane Gilbert
Crédit photo : Gabriel Fournier

L’orchestre commence, avec un rythme que les habitués de l’OSM ne reconnaîtraient pas. Deux des dix cloches de l’OSM sont mises à partie. Voïvod arrive sur la scène sous les cris de plaisir de l’auditoire survolté. Immédiatement, on sait que la chimie OSM et le métal fonctionnent et fonctionneront pour tout le concert.

Envergure internationale, on comprend!

Le groupe Voïvod se produit à travers le monde depuis plus de 40 ans. Michel « Away » Langevin (batterie), Denis « Snake » Bélanger (voix), Daniel « Chewy » Mongrain (guitare), Dominic « Rocky » Laroche (basse) sont les quatre membres actuels du groupe.

Leur parcours est extraordinaire. Originaires de Jonquière, ces talentueux amoureux de musique trash, punk, métal, rock progressif ont humblement fait leur marque avec un travail acharné et une ligne de conduite remarquable.

Pourquoi ça se marie bien un groupe de métal et un orchestre symphonique? C’est que la musique de Voïvod est créée avec une écriture structurée, architecturale, avec beaucoup de mouvement et d’harmonie.

Voïvod et OSM
Crédit photo : Gabriel Fournier

Le dialogue dans les mélodies de Voïvod et les instruments de l’orchestre s’élève à un niveau longuement rêvé par le groupe. On a entendu le rapport symbiotique entre la basse/guitare de Voïvod et l’énergie de la contrebasse/violoncelle de l’OSM.

À l’instar du groupe de thrash metal Metallica qui avait enregistré avec l’Orchestre symphonique de San Francisco en avril 1999, l’union entre ces deux styles fonctionne, très très bien même.

Il faut entendre The End of Dormancy, Forgotten in Space, Cosmic Drama, Pre Ignition, Nuclear War, Fall, Tribal convictions, tout se prête particulièrement bien au monde symphonique et cinématographique. Tout est gargantuesque. L’écran géant que Marcella Grimaux utilise pour la conception scénique et la mise en scène ajoute la touche époustouflante à ce concert totalement sur le 220 volts. Quelle énergie et quel talent, tous!

Des conquérants, rien de moins!

Salle Wilfrid-Pelletier
Crédit photo: Gabriel Fournier

Celui que j’accompagnais est au comble du bonheur comme tous ceux qui nous entourent dans la salle. Moi qui voulais offrir ma place à qui la voulait (pas mon genre de musique), je découvre ces deux mondes. J’ai été tétanisée, conquise, ébahie et happée dans cette atmosphère rassembleuse. J’en suis ressortie, tout sourire et énergie.

C’était spécial de voir les supers fans faire vibrer cette salle souvent impersonnelle. Sentir le respect immense du groupe envers eux et envers les musiciens de l’OSM ainsi que la maestro Dina Gilbert, le tout exécuté à la vitesse « full take off power » tout le long, chapeau.

OSM Salle Wilfrid-Pelletier
Crédit photo : Gabriel Fournier

Coup de maître également pour l’adaptation symphonique qu’Hugo Bégin en a fait, magistral. Je dirais même, chapeau d’être arrivé à me faire aimer et désirer réentendre du métal. Un exploit!

Je recommande aux compositeurs de musique métal ou de musique classique de tenter l’expérience unique d’entendre la fusion de ces deux mondes. Pas si loin l’un de l’autre quand on parle de virtuosité et de complexité, on y est! À découvrir, à voir, à revoir ou à aimer, tout simplement!