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Francos : Tiken Jah Fakoly sur la Place des Festivals

Tiken Jah Fakoly transporte les Francos

Crédit Photo : Martin Paquin /Mattv

Par Luc Lecavalier

Le chanteur et militant ivoirien Tiken Jah Fakoly débarquait à Montréal mercredi soir, alors que c’était au tour de la musique reggae d’envahir la Place des Festivals. Une soirée dansante et euphorique où la star africaine s’est assuré de rappeler l’histoire et la réalité des citoyens africains. 

C’est que, pour Tiken Jah Fakoly, la musique c’est beaucoup plus que du divertissement. À travers ses chansons, le chanteur dénonce la pauvreté persistante en Afrique, éduque sur le lourd héritage de la colonisation et critique les régimes autoritaires du continent africain. Une dénonciation qui lui a, au cours de sa carrière, parfois valu des représailles l’ayant fait craindre pour sa sécurité!

Crédit Photo : Martin Paquin /Mattv 

Après tout, cela fait partie de l’identité de la musique reggae et du mouvement rastafari : « éveiller les consciences » de manière pacifiste. Le chanteur s’est particulièrement fait connaître au début des années 2000 avec ses mélodies et ses hits aux sujets sérieux mais au son toujours décontracté, aujourd’hui bien connus des amateurs de reggae francophone.

Joie et unité

Le chanteur de 56 ans arrive sur scène un peu après l’arrivée des musiciens et des premières notes de musique, vêtu d’une large tenue colorée qui rappelle l’Afrique et le mouvement rasta. Annoncé comme un concert acoustique, les artistes sont rapidement rejoint par le chant du public grâce à Africain à Paris. 

Sur chaque chanson d’ailleurs et ce jusqu’à la fin, la foule accompagne Tiken Jah Fakoly, qui se charge de nous motiver à participer. C’est là la particularité de sa musique et du reggae en général : après un ou deux refrains, même les moins habitués peuvent chanter et participer au même titre que les plus grands fans.   

Crédit Photo : Martin Paquin /Mattv

Avant chaque morceau, l’artiste prend le temps d’en expliquer le sens. Ça vas faire mal évoque le jour ou les africains se soulèveront pour faire respecter leurs droits. Ouvrir les frontières trucide la mondialisation et fait appel à une plus grande unité internationale.  

Enfin, avec Plus rien ne m’étonne, chanson la plus connue de l’artiste et introduite discrètement- ce qui a pour effet de galvaniser les amateurs- il déplore le partage des richesses du monde par les puissances occidentales. Un hymne qui incarne parfaitement l’immersion participative de la musique de Tiken Jah Fakoly, dont on se sent poussé à prendre part.

Crédit Photo : Martin Paquin /Mattv

Un concert en constante évolution

Quand on pense à un concert acoustique, on s’imagine être dans une ambiance plus détendue. Détrompez-vous! La palette de musiciens, bien servie par un grand choix de tam-tam traditionnels, donnait le goût de se déhancher dans tous les sens. Le concert gagne en puissance à chaque chansons pour une fin de spectacle qui laisse place à la fête.

Comme si la musique ne suffisait pas, le message humanitaire et réconfortant de Tiken Jah Fakoly donnait l’envie de se rassembler. Après le chant, le public est invité à joindre applaudissements rythmés au son des musiciens, à qui Tiken Jah Fakoly laisse toute la place. Les tenues, les instruments et la musique faisait l’éloge de l’Afrique, là ou, contrairement au Québec, « le soleil n’est pas un évènement! » 

Malgré la chaleur accablante ce soir-là, chanteurs et musiciens ont tout laissé sur scène. Le public québécois en redemandait de plus en plus à des artistes complètement sous le charme, et qui ont eu beaucoup de difficulté à quitter le stage tellement le plaisir était au rendez-vous.

Crédit Photos : Martin Paquin /Mattv