Soulever la danse, façon Danièle Desnoyer

Par : Luc Lecavalier
L’Usine C dévoilait jeudi dernier, en première mondiale, Soulèvement, un nouveau spectacle de danse sorti de l’imaginaire de la chorégraphe et pédagogue Danièle Desnoyers. Celle qui est directrice artistique de la compagnie le Carré des Lombes et professeure au département de danse de l’université du Québec à Montréal signe une œuvre atypique mélangeant chorégraphies de groupe complexes et performances individuelles survoltées.
Pour ce spectacle, Danièle Desnoyers fait appel à la musique de Ben Schemie, montréalais d’origine, chanteur du groupe Suuns et compositeur de musique électro et réalisateur d’environnements sonores. Sur scène, huit danseuses s’adonnent à créer le visuel de la création de ces deux artistes connus pour repousser les limites de leur art.

Du talent et de la créativité à revendre
Le spectacle débute avec une salle qui s’assombrit graduellement, ne laissant que six cymbales illuminées individuellement, placées à la verticale à la droite de la scène. Les danseuses en useront sporadiquement durant la présentation. De quoi amplifier cet esprit de chaos sonore et physique.
Sortant de la pénombre, elle font leurs entrées en scènes de manières individuelles. L’œuvre est bien réussie, d’ailleurs, pour un mélange de chorégraphies de groupe et de numéros individuels propre à chaque danseuses. On voit que celles-ci ont de la liberté pour leur solo et que tout n’est pas planifié d’avance, ce qui se prête merveilleusement bien à l’œuvre.
Un chaos sous contrôle
Une fois toutes les huit sur scène, on assiste à un numéro de groupe ou les mouvements s’accélèrent lentement; une structure que l’on reverra plus tard au cours de la présentation. Cet effet de « progression » des mouvements est très agréable; on ne sait jamais ce qui vas suivre dans ce spectacle où les artistes font « progresser » leurs mouvements jusqu’à l’épuisement.

On assiste à un spectacle dynamique qui fait honneur au style de Desnoyers et Schemie, quoique des pause parfois longues entre les numéros brise le rythme. Il peut être aussi difficile de déceler l’intention, le message, l’objectif : Les artistes sacrifient tout pour la performance, c’est évident. En revanche, la nature de cette quête à laquelle ils se soumettent avec tant d’ardeur nous reste inconnue.
L’ambiance sombre, le jeu de lumière, d’ombre et de fumée, en revanche, est particulièrement réussi. Malgré le chaos, ont sent une belle chimie entre les interprètes, qui se déchainent sur scène. Plusieurs numéros diversifiés se succèdent et suivent le tempo envoutant du travail de Ben Schimie. Un spectacle psychédélique ou harmonie et désordre s’alternent.

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