Le syndrome Latulippe
©Huriel Salaun/MatTv.ca
Par Isabelle Roy
Le 21 juillet, à la Place des arts, avait lieu la clôture des Galas Juste pour rire francophones mettant à l’honneur l’homme de cœur : M. Gilles Latulippe. Une cérémonie brillamment animée, une fois de plus, par Stéphane Bureau; MatTv a donc suivi avec émotion le déroulement de cette soirée mémorable et attendue.
L’arrivée touchante de M. Latulippe faisait place à un incontournable tapis rouge crémeux dû à quelques entartages ici et là le propulsant lors d’une marche vers le rire et la sincérité. Il était temps, après 55 ans de carrière, que ce grand homme vive passionnément une ovation qui n’aurait, à mon avis, jamais due cesser .
Confidence de Gilles Latulippe : «Je ne ferais jamais pleurer les gens, la vie s’en charge hélas! » Ce n’est pas ce que j’ai remarqué lors de votre « standing » . Sourire en coin.
L’ouverture aux couleurs burlesques, sous un décor aux portes multiples, mettant en avant-scène : Stéphane Bureau, Patrice Bélanger, Brigitte Boisjoli, Jean-François Breau, Marie-Ève Janvier, Louis-François Marcotte, Béatrice Picard, Gildor Roy & Jacques Salvail, nous a rapidement installés confortablement dans l’univers Music Hall d’autrefois. Recette de tarte à la crème fouettée, chansons divertissantes et mise en scène coquine!
Capitaine Bonhomme (Laurent Paquin) vs Olivier Guimond (Benoit Brière), interprété avec force, ont su nous faire revivre de très beaux moments. Le public était parfaitement en harmonie avec le duo que j’affectionne particulièrement. Un Capitaine qui nous a fait voyager dans sa recherche de «La Tulippe » passant par le mont Everest et Mars!
L.Paquin : «Ce n’est pas une fleur que je recherche mais un trésor National!»
C’est avec des codes burlesques que Les Denis Drolet nous ont transportés dans leurs habituelles folies, suivi de Jean-Marc Parent qui a présenté, pour les moins jeunes, ses émouvants souvenirs personnels reliés à Symphorien. L’humour est magique quelques fois.
Jean-Marc Parent : «Merci Gilles d’avoir pris soin de mon papa!»
Au tour de Madame Janine Sutto de nous séduire. Une surprenante, mais à la fois évidente vague d’amour a accueilli cette femme exceptionnelle lors de son arrivée sur scène. Adéquatement entourée par Patrice Bélanger, Mireille Deyglun, Bernard Fortin, Pierre-François Legendre, François Massicotte, Mahée Paiment, Rémi-Pierre Paquin et Mario Tessier; le «casting» était parfait! Ces acteurs ont interprété, en trois temps, un scénario à la Symphorien. À revoir!
Coup de cœur et de chapeau! Plusieurs sont nostalgiques de ne pas revoir ce duo si bien agencé, pour un bref moment. Suzanne Lapointe était malheureusement absente mais présente en mots. Un beau texte décrivant l’amour et la sincérité qu’elle éprouve pour son acolyte. Qui ne se souvient pas des rires enflammés déployés par Madame Lapointe? Du bonbon pour l’auditoire des Démons du Midi!
Rémy Girard nous a charmés, comme il sait si bien le faire, en interprétant l’une des chansons de Fernandel. L’une des préférées dans le répertoire de M. Latulippe. Un seul regret : ne pas avoir pris le temps de me lever et d’applaudir à cet autre grand comédien. Pourquoi mes voisins de parterre ne l’ont-ils pas acclamé?
Nous ne pouvons faire référence à Gilles Latulippe sans parler des Belles-Mères! François Morency était désigné pour prendre ce relais! Rire et sourire à l’appui d’une autre assistance debout!
Dominic et Martin étaient dans le «line Up». Comment résister à ces deux complices ? Pour le BIEN CUIT, Dominic était accoutré en CHEF. Imaginez le reste! Dominic & Martin : «C’est de ta faute si on t’aime.»
Bienvenue dans Balconville! Réal Béland (G.Latulippe) et Germain Houde (Didascalie) ont décroché le mandat de ce classique. J’appuie cette rocambolesque version occasionnant une sorte de dépendance au vertige.
Moment préféré de la soirée: «C’est l’histoire d’un Gars et d’un Gilles…»
Réal Béland, Antoine Bertrand, Dominic et Martin, Cathy Gauthier, Rémi Girard, François Massicotte, François Morency, Laurent Paquin et Mario Tessier nous ont présenté, en souvenir, une rafale de lignes sucrées-salées, signées Gilles. Du bonheur pour nos oreilles! Complicité généreuse et éclats de rires mérités!
Antoine Bertrand a partagé avec la Salle Wilfrid Pelletier une lettre certifiée «Gilles Latulippe» qui m’a, une fois de plus, laissée sans mot. Qui d’autre peut faire parvenir une lettre remplie d’amitié et de respect à l’aire de l’Internet?
Ajoutons la belle visite de Véronic Dicaire interprétant chaleureusement «Smile» de Charlie Chaplin et John Turner. Sourire éminent!
La conclusion: un Gilles Latulippe vrai et reconnaissant, un discours drôlement à sa hauteur et un public aussi généreux que ses artistes qui nous ont fait du bien. Bravo à Stéphane Bureau et à toute l’équipe Juste Pour Rire. Merci d’exister M. Latulippe!
C’est l’histoire d’une légende!
Crédit Photo: ©Huriel Salaun/MatTv.ca