Tout le monde veut monter l’échelle sociale
©Caroline Laberge / Théâtre Jean-Duceppe
Saturnin (Jean-François Pronovost) étudie la philosophie à l’université, mais il n’a aucune expérience de travail. L’été venu, le jeune idéaliste peine à se trouver un emploi.
Tony (Denis Bernard), le gérant manipulateur de l’Armée du Rachat, l’embauche comme «trieur de cossins», le seul préalable à l’emploi étant la capacité à travailler seul…
«Travailler tu seul. Ça m’a pris quelques semaines avant de comprendre que ça voulait pas dire travailler avec personne», confie Saturnin, qui raconte son été au public.
Les acteurs chantent et dansent de façon déjantée pour ponctuer la pièce de quelques agréables décalages ironiques face aux préjugés que leurs personnages ont les uns envers les autres. Michel F. Côté, Claude Fradette et Philippe Lauzier les accompagnent sur scène avec leurs instruments.
Malgré la vocation charitable de l’Armée du Rachat, les rapports de pouvoir pèsent sur l’organisation du travail. Avec son vocabulaire raffiné, Saturnin détonne parmi ses collègues, tandis que Tony tente de l’impliquer dans son chantage.
Des rivalités séparent l’intellectuel de passage pour l’été des employés permanents et des «poqués de la vie» qui ont abouti à l’Armée du Rachat parce que rien de mieux ne s’est jamais offert à eux. Quand Saturnin voudra rétablir un peu de justice, il sera obligé d’employer les méthodes douteuses du patron.
Si la candeur de Saturnin désarçonne, elle n’est pas seule: la junkie Diane (Geneviève Alarie) a naïvement cru qu’un baiser signifiait l’amour.
As Is (tel quel), pièce grâce à laquelle l’auteur et metteur en scène Simon Boudreault a été finaliste au Prix du Gouverneur général et lauréat du prix du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui décerné par le public au meilleur auteur dramatique , est présentée au théâtre Jean-Duceppe jusqu’au 17 octobre.
Crédit photos : ©Caroline Laberge / Théâtre Jean-Duceppe