L’univers de la virtuose Alexandra Stréliski
Par : Mylène Groleau
Quel privilège indescriptible d’avoir pu assister à la première de Néo-Romance de la virtuose pianiste Alexandra Stréliski, ce mardi dernier, à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.
La pianiste, de réputation mondiale, s’est livrée devant une salle comble. Un événement soulevant et envoutant. Nous transposant dans son univers musical où le rêve et la romance étaient au rendez-vous.
Un spectacle, sans entracte, d’une durée d’une heure trente. L’artiste était accompagnée du Karski Quartet, trio à cordes (la violoniste Natalia Kotarba, sa jumelle et violoncelliste Julia Kotarba et l’altiste Diede Verpoest) venu tout droit de l’Europe (Cracovie). Rencontré par un heureux hasard, ils seront de la tournée de Néo-Romance outre-mer et ici.
La Néo-Romance des temps modernes
La justification de Néo-Romance se résume à ce qu’a lancé, en début de soirée Alexandra Stréliski : «Entre la peine et la joie, le beau et le laid, la lumière et la pénombre, il n’y a que l’amour qu’il nous reste». Repousser le néoclassicisme et ainsi rendre accessible sa musique. Pas pour rien que ses univers sont cinématographiques ou projetés à la télévision ou, encore, en spectacle vivant.
Vêtue d’un complet blanc et enjolivé par un soulier de course, Alexandra s’est exécutée avec toute la fougue, hypnotisant, au passage, les notes noires et blanches de ses pianos. Ses prestations furent grandement ovationnées. Autant celles du présent album que celles de Inscape, son dernier album.
Un voyage inestimable
Elle nous aura fait voyager entre Air de famille, One last dance, The first kiss, Burnout fugue, Dans les bois, Prelude in Lodz, Changing winds, Blind Vision, Overturn, The hills, The Breach, Élégie, Ad Libre, Borders, Umbra et en finalité A new Romance qu’elle qualifiera de sa mélodie préférée, la dédiant, au passage, à sa conjointe, assise dans la salle et, Plus tôt.
Pour la pièce Plus tôt, elle s’est permise d’être accompagnée par une jeune adolescente et ainsi former un quatre mains sur la pièce. Moment d’envie pour certains et d’allégresses pour d’autres. Une ovation pour le duo inventé. «Mon album Inscape était intérieur», déclarera l’artiste en justifiant la venue de Néo-Romance avant de finir la soirée avec A New Romance . Puis, «Néo-Romance représente l’ouverture vers les autres, même si cela prend du courage pour s’ouvrir aux autres» poursuivra t’elle. Bravo à son courage de nous avoir permis cet album, ces œuvres.
L’univers de Néo-Romance
Plongé tout droit dans un décor qui se déploie aussi grandiosement que les œuvres d’Alexandra, les panneaux se posent, se transposent et se superposent de façon à créer des lieux, des aurores au crépuscules. Ils se déclinent tantôt en œuvre d’art, en boisé ou en déclin de jour par les lumières qui s’y projettent.
Outre les panneaux encadrant le piano à queue, une structure surplombant la scène se mouvant au-dessus du piano et, de par ses miroirs, fait réfléchir à la fois l’intérieur du piano et la foule qui resta stoïque devant cette perspective d’originalité.
Le mouvement scénique ainsi créé apporte à l’introspection lors de l’écoute des pièces musicales. La mise en scène et la scénographie a été offerte au Cirque Le Roux (Grégory Arsenal et Philip Rosenberg). Ils ont relevé le défi haut la main.
La tournée se poursuivra
Néo-Romance domine le palmarès des ventes au Québec. Il est actuellement en 1ère position au Québec et numéro deux au Canada.
Inscape et Pianoscope occupent, quant à eux les 4ième et 10ième places.
Les deux premières Montréalaises passées, la tournée se dirigera vers l’Europe dès la fin avril et sera de retour en sol Canadien en mai vers Toronto et Ottawa puis, en juin au Québec jusqu’en juin 2024.
les 24, 25 et 26 août prochains elle se produira à l’Amphithéâtre Fernand-Lindsay de Joliette dans le cadre d’un événement spécial en plein air.
Lors de la première, l’artiste a reçu un billet d’argent de l’ADISQ, soulignant du coup les 25 000 billets déjà vendus de la tournée.
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