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Basia Bulat présente « Good Advice »

De Montréal à Louisville

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©
Courtoisie

Par Sara Avakian

Trois ans après la sortie de son album à succès Tall Tall Shadow, Basia Bulat effectue un retour sur la scène musicale avec son 4e opus intitulé Good Advice. Bien que son horaire soit très chargé, nous avons eu la chance de nous entretenir avec elle en début de semaine pour discuter de ce disque attendu pour le 12 février.

Tasse de thé à la main, Basia semble se remémorer avec nostalgie l’enregistrement de son album. C’est au studio La La Land, situé à Louisville au Kentucky, que l’auteure-compositrice-interprète a enregistré Good Advice.

Son bras droit à travers ce grand projet était Jim James, mieux connu comme étant le leader du groupe rock My Morning Jacket. Quand elle en parle, l’admiration et le respect qu’elle lui voue sont palpables. « Je suis une grande fan de sa musique, pas seulement de My Morning Jacket, mais aussi de son travail avec Monsters of Folk et de son album solo, qui est l’un de mes préférés, raconte-t-elle. On entretient toujours des drôles de petites idées dans notre tête, mais on ne pense jamais qu’elles deviendront réalité, qu’on va rencontrer quelqu’un dont on aime tant la musique et ensuite avoir la chance de faire un album avec lui. J’ai toujours pensé que ça serait incroyable de collaborer avec Jim – et j’avais raison. »

Les deux se sont rencontrés au Texas pendant le festival Austin City Limits il y a plusieurs années. C’est après s’être liés d’amitié au fil du temps que la chanteuse lui a offert de collaborer sur son nouvel album. « Je lui ai envoyé une chanson et puis il a dit : “Quand peux-tu descendre à Louisville?” »

À l’été 2014, Bulat a pris la route vers le Kentucky. C’était le premier de trois séjours lors desquels elle a eu la chance de travailler aux côtés de Jim et du corps de musiciens qu’il a mis sur pieds pour la soutenir en studio. Composé de plusieurs talents locaux, on retrouvait parmi celui-ci des membres des groupes Houndmouth (Katie Toupin), Twin Limb (Lacey Guthrie) et Floating Action (Seth Kauffman). « L’été d’après, j’y suis retournée et on avait terminé l’album. Il était mixé et mastérisé, et il y avait ce gros party avec plein de feux d’artifice! », se rappelle-t-elle avec des étincelles dans les yeux.

Même si elle était entourée d’un collectif d’excellents musiciens, l’auteure-compositrice-interprète joue toujours une multitude d’instruments et renoue d’ailleurs avec le piano. « C’est drôle parce que les gens me demandent comment se passe ma transition d’artiste folk au piano alors que c’est mon premier instrument, révèle celle qui joue du piano depuis ses 3 ans. C’est la chose la plus naturelle pour moi. C’était comme retomber en enfance, c’était vraiment amusant. »

La réelle nouveauté sur Good Advice, c’est la pop. Était-ce un changement volontaire? Pas vraiment. « Quand j’y pense attentivement, je me rends compte que les chansons se sont écrites comme ça, explique la chanteuse. Je crois que si j’essayais de me forcer à écrire un album pop, il serait bizarre et si j’essayais de rendre mes chansons moins pop, ça ne fonctionnerait pas non plus. »

Malgré ce changement de style, on reconnaît toujours Basia à travers les 41 minutes du disque : la couleur unique de sa voix, son vibrato et sa sensibilité brillent comme avant. « Les chansons pop permettent d’exprimer toutes ces grosses déclarations et ces grosses émotions que l’on a, souligne-t-elle. Tu n’as pas forcément besoin de donner plein de détails parce que tout le monde comprend ces sentiments. » L’auteure-compositrice-interprète a su trouver le juste milieu entre les morceaux profondément personnels et ceux auxquels tout le monde peut s’identifier. En évitant les détails intimes, elle permet à l’auditeur d’interpréter ses chansons comme ils les entend, et par le fait même, le réconforte en lui assurant qu’il n’est pas seul, que ses sentiments sont universels.

Good Advice est ce qu’on appelle en anglais un « break-up album », un disque né de la dévastation qu’a semé une rupture amoureuse. Il parle de choses difficiles, de mensonges et d’au revoir, mais il n’est pas sombre pour autant et c’est ce qui fait son charme. Les deux dernières chansons, The Garden et Someday Soon, sont notamment pleines d’espoir et nous laissent sur un message d’amour. « C’est comme une technique narrative, révèle Basia. Toutes les questions et les thèmes de l’album se devaient d’aller dans cette direction qui n’est pas nécessairement bonne, mais positive. »

Good Advice sera en vente 12 février.

Basia Bulat jouera au Club Soda le 18 février avec John Jacob Magistery dans le cadre de Montréal en lumière.

https://youtu.be/ewphD_AV5ao