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Billy Talent au Centre Bell

Critique de show : Billy Talent @ Centre Bell 13 avril 2013

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Par Maxime D.-Pomerleau

J’ai découvert Billy Talent au début 2003 avec une entrevue donnée à feu 1,2,3 Punk! pour souligner la sortie de leur premier album complet. Cela fait 10 ans que je suis l’évolution du groupe, que j’ai vu quelques fois en spectacles à Montréal et Québec. Ils étaient de retour dans la maison du CH le 13 avril dernier devant 8000 fans, dont plusieurs en étaient à leur premier concert du groupe originaire de Mississauga.

Le dos fragile depuis une sérieuse blessure en 2007, Deryck Whibley a été forcé d’annuler la présence de Sum41 à quelques jours de la fin de la tournée. C’est Monster Truck, bons copains de Billy Talent, qui a remplacé le groupe à pied levé. Hollerado mais tout d’abord Indian Handcrafts se chargeaient de réchauffer la salle et ça bûchait pas mal pour un duode metalcore!

Hollerado était visiblement heureux de jouer dans la ville qui les a vus fleurir et ont commencé avec l’incontournable Americanarama (un des meilleurs vidéoclips ever). On a eu droit à quelques pièces de leur récent album White Paint : Too Much To Handle, Pick Me Up et So It Goes. Mention d’honneur à l’adorable franglais de Menno Versgteen, qui a profité du fait d’être de retour à Montréal pour parler français tout le long du spectacle, attention que même plusieurs groupes locaux ne se donnent pas la peine de prendre ici. Impossible de rester indifférent quand il demande de faire un cercle de pit et qu’il nous dit « Merci de rester avec fucking moi » (Thank You (For Sticking Around) candidement traduite), on veut l’adopter. Avec leurs mélodies accrocheuses et légères à la Juliette, nul doute qu’ils aient réussi à charmer toutes les villes de la tournée.

Monster Truck. Le nom du band décrit à lui seul tout le poids de leur musique. Les pièces s’inscrivent dans la pure tradition du hard rock des années 80 à la AC/DC et Mötley Crüe (dans l’esprit des cheveux et du kitsch). Sans être d’une grande originalité, on leur donne des points pour les harmonies vocales puissantes, les solos de guitares lourdes et l’attitude de rockers émotifs, surtout dans la ballade qui semblait destinée à la barmaid d’un club de stripteaseuses des années 90. J’avais déjà le vidéoclip en tête. On s’attendait à quelque chose d’écrasant, on a été servi en 4 roues géant.

Revenons à Billy Talent. Pouvoir se renouveler à chaque album, tout en restant fidèle au même son sans devenir redondant, c’est une exception de nos jours dans l’industrie du disque. Billy Talent a une signature musicale unique, la structure narrative est similaire d’un album à l’autre, les compositions sont toujours fortes et les arrangements musicaux plus que relevés.

Le dernier effort du groupe, Dead Silence, ne fait pas exception. Avec des mélodies féroces et enlevantes comme c’est souvent le cas, on retrouve avec la voix poignante de Ben Kowalewicz soutenue par Ian D’Sa l’urgence du premier album mais un regard plus complexe sur le monde, bien senti autant dans les paroles que les mélodies. Fidèle à lui-même, Billy Talent met ses tripes sur la table et donne tout ce qu’il a pour satisfaire son public.

Le charismatique quatuor a offert un setlist équilibré, partagé entre cinq succès du premier et du deuxième album, quatre du troisième et sept pièces issues du plus récent album sorti en septembre 2012. J’avais personnellement très hâte d’entendre River Below, Surrender (sans savoir pourquoi, c’est toujours une de mes performances préférées), Fallen Leaves et Surprise, Surprise.

En commençant avec Lonely Road to Absolution et Death Viking March, Billy Talent a enflammé la salle et mit la table pour un spectacle énergique, rodé au quart de tour et où on peine à reprendre son souffle. The Ex, Rusted from the Rain, Running Across the Tracks et Man Alive! sont toutes passées au bûcher.

Solide rappel qui a commencé avec les guitares bien senties de Devil On My Shoulder, suivie par l’entraînante Fallen Leaves (mon guess pour l’ouverture du rappel). Surprise, surprise, excellent deuxième extrait de Dead Silence, est venu rappeler à la foule pourquoi elle était rassemblée en si grand nombre en ce samedi soir d’avril.

Comme je l’espérais, c’est le puissant hymne Red Flag qui a clos le spectacle. Extrêmement chargée et vivifiante, c’est définitivement l’une des meilleures pièces du répertoire du groupe. Une heure et demi et une vingtaine de chansons plus tard, la Canadian Dead Silence Tour confirmait que Billy Talent est l’un des meilleurs groupes canadiens actifs en ce moment et capable de livrer la marchandise autant sur disque que sur scène.

Setlist :

1 Lonely Road to Absolution (DS)

2 Death Viking March (DS)

3 Devil in a Midnight Mass (II)

4 The Ex (I)

5 Line and Sinker (I)

6 River Below (I)

7 Love Was still around (DS)

8 This Suffering (II)

9 Stand Up and Run (DS)

10 Rusted from the Rain (III)

11 Saint Veronika (III)

12 Surrender (II)

13 Running Across the Tracks (DS)

14 Diamond on a Landmine (III)

15 Man Alive! (DS)

16 How it Goes (I)

17 Try Honesty (I)

Rappel:

18 Devil on my Shoulder (III)

19 Fallen Leaves (II)

20 Surprise, Surprise (DS)

21 Red Flag (II)

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Crédit photo: Tim Snow evenko