Ça tire! Parce que le punk rock ne veut pas mourir
© Photo officielle Ça tire!
Par : Ariane Coutu-Perrault
Aujourd’hui je vous parle d’une compilation, sortie il y a peu de temps, par une initiative montréalaise qui se veut plus en marge de la culture populaire, Ça tire! Ça tire! a vu ses débuts en 2006 comme émission de radio sur les ondes de CISM animée par Éric Delichy. Le sujet vedette de l’émission? Du punk! Après plus de 10 ans en ondes, Éric Delichy ne s’arrête pas là, tout comme le punk rock. Puisqu’il voit l’importance de faire découvrir les groupes locaux, même si ces groupes s’inscrivent dans un style de musique que certains disent être mort depuis plusieurs années, il continue de faire vivre le punk rock en écrivant des chroniques sur Barricade Punk avant de se lancer dans son projet de compil et créer, un peu plus tard, les projets Ça tire! qui exposent des albums « splits » entre des groupes québécois et français.
Est-ce qu’on peut y voir un jeu de mots entre le satire et le punk rock? On ne se moque pas du punk rock, mais on peut cependant sous-entendre que les artistes présentés dans Ça tire! critiquent « les vices et les ridicules de leur temps tout en s’attaquant aux mœurs publiques » (Larousse). Parce que c’est beaucoup ça, le punk rock. Il n’y a rien de bien effrayant, sauf pour ceux qui ont peur de donner la parole au peuple, ceux qui veulent déranger l’opinion publique et souligner les injustices de toutes sortes. Mais de façon plus générale, il est plus probable que Ça tire fasse référence à l’énergie musicale qui se dégage des groupes punk rock. Bon, je parle de punk rock, mais il faut préciser, pour ceux qui s’y connaissent moins, que ça inclut également le ska. Pour les plus sages d’entre vous, le ska d’aujourd’hui ressemble un peu moins à ce que Donald Lautrec chantait dans les années 1960. Les instruments à vents sont encore présents voire même mis de l’avant, mais dans un rythme beaucoup plus rapide, pour rattraper le punk rock
Il va sans dire que dès son début, Ça tire! veut donner la voix aux groupes émergents, les petits groupes qui méritent tous autant d’être connus. Des groupes anglophones comme francophones, venant principalement d’ici mais aussi d’ailleurs. La première édition D.I.Y punk est sortie en juillet 2016 sous le nom de Thousand Islands Records. Quatre compils en deux ans, vous voyez bien que c’est pas mort, le punk rock!
Sur la compilation vol. 4, sortie à la fin mai, on compte plusieurs bands d’un peu partout au Québec, mais aussi de France tels que BASTA TROÏKA (Nantes), Sons of O’Flahetry (Vannes) et Assedic Park (Rouen). Le volume 4 présente 37 bands différents, certains plus connus comme Blurry Eyes, Brutal Chérie, La Gachette et Fortune Cookie Club parmi plusieurs noms méconnus qu’on ne tarde de découvrir comme The costanzas, Brigue, Setfire ou encore Varlope. De façon générale, les compils contiennent plus de punk que de ska, mais le petit cousin n’est jamais bien loin à travers le mandat Ça tire!
© Photo officielle Ça tire!
Sur la page Facebook de Ça tire! on peut suivre les prouesses d’Éric Delichy à travers ses commentaires et impressions sur la compilation, mais aussi sur l’actualité punk rock de façon internationale. S’il y a un band à surveiller, on en parle sur la page Ça tire! où il se trouve sur l’une des compilations. Donc encouragez votre scène locale, écoutez les compilations punk et commencez vos pools. Pour ma part, je ne manquerai pas de parler de ces groupes québécois dans mes prochaines chroniques. On comparera nos pools!
Vous pouvez trouver les compilations sur le lien suivant : https://catire.bandcamp.com
Texte révisé par : Annie Simard