Savourer par petites bouchées
C’est aujourd’hui, 9 août, que la comédie estivale Hot Dog prend l’affiche un peu partout au Québec. Depuis la première médiatique les critiques ont été plutôt acides en parlant du film, parfois à tort, parfois avec raison.
Si la prémice est simple, (un employé de la compagnie bien connue Saucibec croyant qu’il sera congédié décide de saboter l’entreprise en jetant une dent dans la viande en préparation) il en va tout autrement du déroulement de l’action. Chaque personnage évolue tranquillement dans son univers, qui sera rapidement chamboulé par ladite dent. Le malheureux tentera par tous les moyens de réparer son erreur, donnant lieu à une suite de péripéties impossibles à effacer. Les histoires parallèles se croisent et se recroisent sans toutefois arriver à insuffler la vitalité nécessaire pour en faire un film haletant et hilarant.
Le rythme est plutôt lent et on remarque quelques longueurs, mais si vous êtes comme moi vous n’avez pas besoin de 1000 explosions à la seconde pour apprécier un film et avoir le sourire aux lèvres. Le scénario est convenu, la réalisation de Marc-André Lavoie (qu’on a connu avec Bluff) classique mais somme toute efficace. On est loin de Tarantino, maître incontesté des histoires incroyables qui se chevauchent dans un cadre peu réaliste, mais ce n’est pas non plus ce à quoi les artisans de Hot Dog nous convient. Pas de promesses non tenues ici.
La brochette d’acteurs est impressionnante : Pierre-François Legendre, Édith Cochrane, Paul Doucet, Rémy Girard, Dino Tavarone, Marc Bélanger et quelques petits nouveaux dans le milieu qu’on remarque rapidement, dont Éric Salvail, qu’on voit depuis si longtemps à la télé qu’on oublie que c’est son premier rôle au cinéma. Naturel et bien ancré dans son personnage, l’animateur qui aura son propre talk-show à V cet automne relève le défi avec brio. Une agréable découverte. Rémy Girard et Paul Doucet sont égaux à eux-mêmes; justes et donnent de l’esprit au film, quoique ces grosses pointures méritent de jouer des rôles plus complexes, même en comédie.
On relève quelques faux pas : on peine à différencier le personnage de Daniel Lemire de l’humoriste tant la voix, les expressions faciales et les répliques semblent provenir de lui. Personne ne joue le gars naïf qui se met les pieds dans les plats aussi habilement que Legendre mais on commence à se lasser de ce casting pour l’acteur qui sait exécuter des rôles beaucoup plus recherchés, notamment au théâtre.
Sans réinventer la roue, Hot Dog offre un bon divertissement dans la veine des comédies québécoises classiques mêlant personnages stéréotypés, quiproquos délirants et textes légers.
Autoproclamée comédie de l’été, il faudra attendre de voir si le public sera au rendez-vous dans les salles de cinéma avec le bel été que nous avons. Mais parions que vous ne regardez plus un paquet de saucisses de la même manière à l’épicerie après avoir vu le film ;)
Bon cinéma!