L’iconoclaste présente Mercurial George
© Camielle McOuat
Par Sébastien Bouthillier
« Je n’aurais pas pu prévoir combien de débris il y aurait et combien de travail j’aurais en réveillant cette bête. Mais elle avait besoin de se réveiller. Ceci est un autre terrain sur lequel tester les peaux qui m’appartiennent, tenues et idées qui auraient pu être imposées ou pas », prévient Dana Michel.
Elle avance à travers les débris (de la marginalité) dans une mise en scène minimale où elle déconstruit tout, y compris elle-même, en archéologue. Cette ancienne sportive professionnelle qui a complété un baccalauréat en danse fouille les recoins de son âme à la recherche de ses origines.
Il serait si simple de déclarer qu’elle souhaite établir son identité à travers sa démarche artistique iconoclaste, mais elle se raviserait aussitôt parce que l’identité n’est pas définitive. Poreuse, ouverte, perméable, l’identité reste en suspens, en perpétuelle définition sur le vaste chantier de l’existence.
Ses performances acculent à l’étrangeté de l’expérience que vit, et même subit, l’artiste. Il s’agit bien plus d’une expérience aux effets encore inattendus que de mouvements chorégraphiés parce qu’aussi bien le public qu’elle-même ignorent le résultat paradoxal, le plus souvent farfelu, qui jaillira du spectacle. Sans intention de provoquer le rire, l’ironie de Mercurial George dessine un discret sourire sur le visage.
Artiste en résidence à l’Usine C pour trois ans, Dana Michel revient y présenter Mercurial George, créé en juin dernier au Festival TransAmériques.
Mercurial George, à l’Usine C jusqu’au 3 mars.
Crédit photo : Camille Mc Ouat et Ian Douglas (couverture)
Texte révisé par : Marie-Eve Brisebois