« Working class rock »
Par : Jean-Claude Sabourin
Pour la quatrième fois dans l’histoire du Festival International de Jazz de Montréal (FIJM), le groupe québécois au nom si évocateur se produisait sur la Scène Rogers le 3 juillet dernier. Cet espace au sein du FIJM est dédié au blues, au rock et au mélange des deux. C’est exactement à cet enseigne que loge Endrick and the Sandwiches.
J’ai pu brièvement rencontrer Endrick Tremblay, leader du groupe, avant le deuxième numéro de la soirée, celui de 21 h. L’homme de 35 ans originaire d’Abitibi et ayant vécu son adolescence à Tremblant, est énergique et a la gueule de l’emploi.
Puisque le nom du groupe a éveillé mon intérêt pour celui-ci lors de la lecture de la programmation du FIJM, c’est à ce sujet que portait ma première question. Pas très musicale comme entrée en matière, mais quand la curiosité a soif, il faut l’étancher.
Ce qui était une forme de blague à l’origine est devenue, d’une part, une forme de retenue face aux grands défricheurs du blues et, d’autre part, un symbole de la réalité des membres du groupe. La plupart sont d’honnêtes travailleurs qui font de la musique la fin de semaine entre amis. « The sandwiches » décrit bien cette réalité et dépeint aussi leurs intentions de produire un son intéressant tout en gardant ça simple.
Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue qu’Endrick, l’individu, a cheminé dans son univers musical : passant du punk rock, quintessence de la désinvolture, au rock plus « bluesé ». Deux approches sonores rugueuses et énergiques, loin des sons très travaillés à la « Pink Floyd ». Pour le leader du groupe, une simplicité rude vient avec l’authenticité et une forme de liberté. Le son peut changer, mais pas la posture.
Néanmoins, leur œuvre n’est pas si simpliste que ça. On y trouve des lignes mélodiques et des constructions plus complexes qui vont au-delà des accords de Ier, IVe et Ve degrés. En les écoutant, il me vient à l’esprit le groupe « Jesus and Mary Chain » qui, à son origine, intégrait des lignes mélodiques soutenues dans un canevas assez lourd.
Je vous rassure, le son d’Endrick and the Sandwiches est bien différent, mais je sens comme une parenté en matière de mélodie. Je me trompe peut-être. En fait, vous pourrez vous forger votre propre opinion puisque leur nouvel album paraîtra au mois d’août prochain.
En fait, si on lui demande quel est le type musical que joue son groupe, Endrick reconnaît avoir arpenté des chemins différents lors de l’enregistrement de leur album Sunny Soul, mais il constate qu’Endrick and the Sandwiches est foncièrement un groupe de rock nerveux.
C’est d’ailleurs ce qu’ils nous offrent sur scène. Le « set » du 3 juillet 2024 21 h a débuté en force, et l’assistance était au rendez-vous. Les bonnes vibrations de l’homme énergique et véritable que j’avais rencontré plus tôt étaient au rendez-vous. J’imagine la même prestation sur un « stage » plus petit, à l’échelle humaine, à quel point ça déménagerait.
Malheureusement, la pluie est venue gâchée la fête. La petite place des danseurs située au coin de Montigny et St-Urbain s’est vidée, les spectateurs sont allés se mettre à l’abri ailleurs et même votre humble serviteur n’a pas eu le choix de quitter les lieux avant d’être complètement trempé.
Je nous invite donc tous à nous rendre à Sherbrooke (Sherblues & Folk) le samedi 6 juillet pour entendre leur numéro au complet dans un cadre probablement plus propice à l’échange d’énergie. Les membres du groupe sont : Endrick Tremblay (chanteur, guitare), Simon Éthier à la basse, Mandela Coupal-Dalgleish à la batterie, Olivier Salazar au clavier et Marie-Pier Lavallée, choriste.
Vous pourriez être intéressé par ces articles :
FIJM – Sammy Jackson (mattv.ca)
Helena Deland amène un peu de douceur au Festival international de Jazz de Montréal (mattv.ca)