Pas sa dernière
Par : Jean-Claude Sabourin
Le 3 juillet dernier, le Festival International de Jazz de Montréal (FIJM) accueillait la chanteuse Sammy Jackson au Studio TD. C’était la première visite à Montréal pour cette jeune dame qui a remporté un Juno Award en 2021 pour son album With you qui a paru l’année précédente.
Sur scène, elle était accompagnée de quatre musiciens (piano, guitare, basse et batterie) dans l’ambiance intimiste qu’offre le Studio TD. Visiblement, un petit être à venir se trouvait aussi sur scène avec elle, qui viendra grandir sa famille bientôt.
Au-delà de ce qu’on peut lire sur elle sur le Web, qu’elle mélange les genres, moi j’y ai entendu une joaillière qui a la brillante capacité d’amalgamer des sonorités des années 70 et des années 90 pour obtenir un bijou étincelant; un sorte d’œuf de Fabergé comme un cocon nostalgique et réconfortant. Attention, ce n’est pas de la musique rétro, au contraire, Il y a quelque chose du « demain » dans son style.
Aux oreilles du vieil obtus que je suis, pour qui le jazz est resté bloqué à George Gershwin et Ramsey Lewis, le spectacle présenté par Sammy Jackson était ce qui se rapprochait le plus du jazz que je souhaite entendre au FIJM. Il faut bien le dire, le jazz véritable ne prend plus qu’une infime portion de la programmation du FIJM. Après 44 ans, le festival a beaucoup évolué pour devenir une fête de la musique en général.
Ainsi, Sammy Jackson, ce pur produit de la scène jazz torontoise, a su me réconcilier avec ce que j’ai pu couvrir du FIJM jusqu’ici. D’autant plus qu’il y avait des éclairs de génie dans son numéro : une pièce avec un départ de type « contretemps » à la Dave Brubeck ou un solo de guitare planant et survolté simultanément.
Vous aurez la chance de goûter un peu plus à son œuvre plus tard cette année, car un nouvel album paraîtra bientôt. Il faudra d’ailleurs sûrement s’en contenter pour un petit bout de temps, car la chanteuse sera absente de la scène un certain temps, question de mettre au monde un.e petit.e « Jackson ». Parions tout de même que sa prestation du 3 juillet ne sera pas sa dernière ici et qu’on la reverra sur les planches montréalaises dans un avenir rapproché.