Pentathlon théâtral
©Claude Gagnon
Par Sébastien Bouthillier
Démesuré par sa durée : 5 heures. Inusité parce qu’il accole cinq spectacles en un : le cycle des rois de Shakespeare. Actualisé par sa transposition dans le 20e siècle : l’action se déroule de 1960 à 2015, alors qu’il s’agit des guerres de Cent Ans et des Deux-Roses.
Durant ces 45 ans, cinq règnes de plus en plus sanguinaires se succèdent où l’Arabe se substitue au Français et où Bagdad remplace la cité de Harfleur. Les rois de la -fin du Moyen Âge sont situés au centre de l’histoire politique et sociale récente dans cette saga incarnée par 13 comédiens: Olivier Coyette, Jean-Marc Dalpé, Patrice Dubois, Hugues Frenette, Jonathan Gagnon, Gauthier Jansen, Park Krausen, Louise Laprade, Marie-Laurence Moreau, Étienne Pilon, Isabelle Roy, Vlace Samar et Emmanuel Schwartz. Frédéric Dubois met en scène le texte d’Olivier Kemeid.
L’histoire, serait-ce la folie de quelques-uns mus par l’ivresse du pouvoir? De père en fils, en ennemis jurés, chacun patiente le moment où il s’installera sur la chaise pour trôner. Mais aussitôt l’ascension achevée et le sacre célébré, la chute ourdie par un conspirateur commence. Les alliés lâcheront le roi ou ils seront impuissants à anéantir le concurrent.
De Richard II et III à Henry IV, V et VI, le cycle des rois tisse la trame du théâtre de Shakespeare. Orson Welles a tenté de l’intégrer en une pièce unique, avant d’abandonner son projet en 1939. Aujourd’hui, une alliance entre le Théâtre PÀP, le Théâtre des Fonds de tiroirs et les Trois Tristes Tigres rendent possible cette aspiration démesurée.
Le texte, adapté au français d’aujourd’hui, est livré en prose. Certes, puisqu’il est inspiré de Shakespeare, les comédiens hurlent à certains passages. Des diapositives indiquent aux spectateurs les années qui s’écoulent.
Présenté à l’Espace Go jusqu’au 8 novembre.
Crédit photos : Claude Gagnon