Soirée de pop métissée
Crédit photo : ©Frédérique Ménard-Aubin
Par : Mélissa Thibodeau
C’était en homme satisfait et visiblement comblé que Karim Ouellet a quitté la scène du Métropolis vendredi soir. Son ami et collaborateur Claude Bégin, en ouverture, n’a pas donné sa place non plus alors que les deux artistes étaient très attendus du public. Retour sur une soirée enjouée et endiablée.
Le fait de rassembler ces deux artistes de Coyote Records sur la même scène était quand même naturel. Karim Ouellet s’attire des adeptes tout particulièrement depuis la sortie de Fox en 2012. Félix, Junos (l’équivalent canadien anglais des Félix), Révélation Radio-Canada 2012-2013, Karim en a accumulé des prix et les éloges avant de nous présenter plus récemment, son troisième album en carrière Trente. Claude Bégin, de son côté, a cofignolé tous les albums de Karim en plus de faire partie du collectif Alaclair Ensemble. L’an dernier, il nous offrait sa première offrande solo, Les magiciens dont les airs accrocheurs ont également attiré bon nombre d’oreilles.
Claude Bégin
Je vais avouer que ça m’a pris un peu de temps avant de faire le lien entre Claude Bégin et son hit Avant de disparaître. À ma première impression, l’image du ténébreux ne cadrait juste pas avec la pop vitaminée que j’entendais à la radio. Il faut croire que j’avais manqué le vidéoclip. Il ne faut évidemment jamais se fier aux apparences; Bégin possède un indéniable don pour la chanson, entre autres, pop. On peut ressentir son génie créateur dans l’oeuvre d’Alaclair Ensemble, d’Accrophone, de Karim Ouellet. Et maintenant, il se met de l’avant.
Claude Bégin possède aussi cette qualité de « star ». Si une certaine nervosité tentait de le trahir à quelques moments, il possède un charisme nonchalant qui pardonnerait n’importe quoi. Il arrive sur scène vêtu, entre autres, d’une tunique et d’un chapeau noir. De refrains accrocheurs à un autre, il en perdit son chapeau, ensuite sa tunique (quoiqu’il lui restait son t-shirt, ses jeans et ses « runnings » verts fluo, quand même). À la personne qui lui demande de se mettre en « chest », il répondra : « Faible pour toi Un peu de respect, s.v.p.! » sur un ton qui voulait dire qu’on allait sûrement le voir en « chest » d’ici la fin de la soirée.
Son acolyte d’Alaclair Ensemble, Ogden, s’est joint à lui le temps d’interpréter l’excellente « Faible pour toi » qui figure sur l’album de Rednext Level Argent légal sorti en avril dernier. Une collaboration très appréciée du public, tout comme lorsqu’il a entonné Les Montagnes russes d’Alaclair Ensemble. Il a terminé son set avec Avant de disparaître. L’auditoire chantait avec lui. La foule était réchauffée.
Karim Ouellet
Crédit photo : ©Frédérique Ménard-Aubin
Lorsque c’était rendu à Karim de prendre place sur scène, la salle était maintenant en délire. L’orchestre de sept musiciens (cuivres, percussions, choristes) s’installe dans cette folie. On remarque King Abid à la table de percussions et aussi en tant qu’animateur de foule des plus efficaces pendant quelques transitions.
Un loup traverse la scène avant que Karim Ouellet ne fasse apparition avec sa guitare et en s’emparant du micro. Comme il le fait habituellement en spectacle, il demande à tout le monde de se présenter. En bon gentleman, il réplique : « Enchanté ». Karim nous a offert de façon impeccable sa pop métissée et fougueuse. Il a présenté bien sûr des titres de Trente, mais a également revisité des extraits de Fox au grand plaisir des fans présents.
À première vue, tranquille et tempéré, il se laisse souvent emporter par la musique, il taquine son auditoire. S’il pouvait faire preuve d’exubérance, il est également très humble, laissant parfois le plancher à ses collègues de scène.
Crédit photo : ©Frédérique Ménard-Aubin
On avait mis le paquet pour ce spectacle. Karim l’a avoué lui-même; l’équipe y travaillait depuis quelque temps. En plus d’un orchestre complet avec des membres de la chorale Les Petits Chanteurs de Laval, on avait transformé la scène en forêt, agrémentée de projections visuelles s’agençant aux chansons et de jeux de lumières impressionnants.
Claude Bégin s’est fait ludique le temps de s’installer dans une boule à hamster géante et de se mettre à rouler dans la foule, du bodysurf nouveau genre. Il était en chest.
Pour compléter la soirée, une pluie de confettis et de ballons rouges se versa sur l’auditoire devant les yeux d’un artiste bien comblé et ne démontrait aucune trace d’essouflement. Il se devait d’être en forme, car en plus d’avoir été la tête d’affiche de cette soirée, il traversera ensuite la salle pour être DJ au Shag du Savoy dans l’afterparty qui faisait suite au spectacle.
Pour ceux qui ont manqué cette soirée, Karim n’a pas de dates encore annoncées à Montréal pour cet été. Une tournée plus garnie est toutefois prévue pour l’automne. —-> karimouellet.ca
Texte révisé par : Annie Simard