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Gala SPACQ-AE 2025 : quand la reconnaissance nourrit la création

Une soirée où se croisent nouveaux visages et artistes établis, avec un même objectif : donner à la musique québécoise les moyens de grandir.

Diane Juster, Présidente de la fondation SPACQ – AE // Crédit photo : Yagub Allahverdiyev/Mattv

Par Ariane Monzerolle

Lundi soir avait lieu le gala de la fondation de la Société Professionnelle des Auteurs et des Compositeurs du Québec et des Artistes-Entrepreneurs (SPACQ-AE) au Club St-James à Montréal. Pour une troisième année, j’ai eu la chance de couvrir cet événement qui me tient énormément à cœur, puisqu’il récompense une quinzaine d’artistes chaque année pour leurs travaux. En plus, chacun des prix est assorti à une bourse qui permet souvent de concrétiser plusieurs projets artistiques, ce qui est toujours pertinent dans l’écosystème culturel québécois, toujours très instable et pas encore assez financé.

Diane Juster, présidente de la fondation SPACQ-AE, me confiait durant le tapis rouge que c’est d’ailleurs l’une de ses plus grandes fiertés, que depuis 20 ans la fondation offre cette petite aide qui permet parfois de finaliser un projet ou de simplement pouvoir créer sans se faire de soucis.

Une autre belle réussite de cette édition est que le choix des lauréats s’est arrêté sur un beau mélange d’artistes émergents comme Jeanne Côté, Flore Laurentienne ou Gab Bouchard, comme d’autres plus établis tels que Kaïn, Daniel Boucher ou Pierre Lapointe, ou encore d’autres qui travaillent plus dans l’ombre comme Geneviève Lapointe, Yves Décary ou Daniel Scott.

En parlant avec Michael Bardier, le gérant de Mathieu-David Gagnon, aussi connu sous le nom de Flore Laurentienne, qui a reçu le prix André-Gagnon pour la musique instrumentale mais qui ne pouvait malheureusement pas se présenter au gala, la bourse aura un réel impact sur son travail. La musique instrumentale est souvent invisibilisée par les grands streameurs et n’a pas toujours sa place dans les grands festivals. C’est un style musical assez complexe à produire, surtout dans le cas de Flore Laurentienne, où il compose des trames de type orchestral avec plusieurs instruments. Ça occasionne souvent des spectacles et des productions d’albums coûteux. La bourse assortie au prix permettra donc de donner un bon coup de pouce à Mathieu-David.

Jeanne Côté // Crédit photo : Yagub Allahverdiyev/Mattv

Même chose du côté de Jeanne Côté, qui a reçu le prix Gilles-Vigneault pour une Carrière en marche. Elle a un processus de création assez long où souvent elle doit se donner de l’espace pour créer. Cette bourse va lui permettre de continuer ses projets en lien avec son dernier album Nos routes pleines de branches, sorti en février dernier. Elle mentionne aussi que c’est << comme une autre petite tape sur l’épaule qui lui confirme sa place dans l’industrie et que ça fait du bien >>.

Pour Daniel Scott, qui a reçu le prix Richard-Grégoire pour la musique sur image, ce prix c’est une belle manière de valoriser son travail qu’on oublie souvent. Même si le son fait partie intégrante de nos contenus télévisuels ou cinématographiques, ce ne sont pas souvent les noms qui nous marquent le plus dans le générique. Geneviève Lapointe, qui a elle-même reçu le prix Stéphane-Venne, prix dédié à celleux qui écrivent des chansons pour les autres, mentionne aussi que c’est rarement son nom dont on se souvient le plus dans les crédits de l’album. Pourtant, elle est derrière les plus belles chansons des Bébés et a écrit plus de 200 chansons dans sa carrière. Même si l’écriture quotidienne lui convient très bien et la contente amplement, ce prix vient souligner son travail des dernières années et lui fait << chaud au cœur >>.

Crédit photo : Yagub Allahverdiyev/Mattv

Le gala de la fondation SPACQ-AE est toujours aussi un bel endroit pour apprendre à connaître de nouveaux artistes. Cette année n’en fait pas exception. Lundi soir, j’ai pu converser avec l’artiste acadien Joey Robin-Haché, qui a remporté le prix Édith-Butler qui récompense des artistes canadiens, connu par certains sous le nom de Plywood Joe. Cet artiste explore à la fois des zones plus folk-rock et, sous son alias, des zones country-punk. Il propose une démarche artistique variée et un propos un peu ironique qui fait du bien.

Comme à son habitude, le gala du SPACQ-AE permet de souligner les talents d’ici, connus et moins connus, et nous rappelle la richesse de notre écosystème culturel. Le travail de la fondation est primordial pour assurer la santé et la continuité de celui-ci. Vous trouverez plus bas la liste complète des lauréates et lauréats de l’édition 2025 ainsi qu’une galerie de photos prises par notre photographe Yagub Allahverdiyev.

Liste des lauréates et lauréats 2025

Prix Luc Plamondon – offert par Ici Musique

Yves Décary

Prix François Cousineau – offert par Cogeco

Gilles Bélanger

Prix Gilles Vigneault – offert par Caisse Desjardins de la Culture

Jeanne Côté

Prix Édith Butler – offert par THD Inc.

Joey Robin Haché

Prix Clémence Desrochers – offert par Cinémaginaire

Francine Raymond

Prix André Gagnon – offert par Québecor

Mathieu-David Gagnon (Flore Laurentienne)

Prix Sylvain Lelièvre – offert par Fiera Capital

Daniel Boucher

Prix Stéphane Venne – offert par Socan

Geneviève Lapointe

Prix Robert Charlebois – offert par Power Corporation

Pierre Lapointe

Prix André « Dédé » Fortin – offert par Stingray

Gab Bouchard

Prix Richard Grégoire – offert par Hydro-Québec

Daniel Scott

Prix Beau Dommage – offert par RNC Media inc.

Steve Veilleux, Eric Maheu et John-Anthony Gagnon-robinette (Kaïn)

Prix Diane Juster – offert par Siriusxm

Daniel Piché

Prix Daraîche – offert par Arsenal Media

Jason Leblanc (Menoncle Jason)

Prix Karim Ouellet – offert par Québecor

Jean-Eudes Aster (Shauit)

Crédit photo : Yagub Allahverdiyev/Mattv