Quatre saisons pour l’année 2016-17
Par Sébastien Bouthillier
Le petit théâtre de la rue St-Dominique inaugure en étalant sa programmation sur toute l’année. Été, automne, hiver et printemps: 16 projets dont 13 premières seront présentés dans cet espace multilingue, pluridisciplinaire et transgénérationnel.
La Chapelle continue de revendiquer son rôle de défricheur. « C’est un lieu où il est encore possible de prendre des risques, d’expérimenter, de repousser les limites, de faire des rencontres, des découvertes », affirme Olivier Bertrand, le directeur passionné de créations contemporaines. Cet automne, il propose six spectacles.
Pour ouvre la saison comme une gifle chauffe une joue : la jeune chorégraphe Daina Ashbee repense la déconnexion des femmes par rapport à leur corps et leur sexualité.
Avec Yukonstyle, une pièce de Sarah Berthiaume présentée en version anglophone, quatre jeunes écorchés fuient vers des contrées glaciales pour y déverser tout le vertige de leur existence et engourdir leurs blessures dans le froid polaire.
En partenariat avec la Biennale de Montréal, Toutes les chansons que j’ai composées relate la jeunesse de Jacob Wren, qu’il interprète en ordre chronologique. Mais c’est aussi une chronique de l’histoire récente, qui remet en question la mémoire, la culture pop et la prolifération d’internet.
Jacob livrera un spectacle solo le 7 novembre, mais cinq groupes de musique montréalais interpréteront les chansons les autres soirs. Les musiciens interrogeront l’auteur sur sa création et celui-ci leur demandera leurs impressions sur la façon dont ils ont joué. Le public est aussi convié à enregistrer sa propre version d’une chanson et à l’envoyer au compositeur.
Étienne Lepage et Frédérick Gravel proposent La logique du pire, une pièce irréversiblement corrosive, donc sans antidote, où les cinq comédiens explicitent les anecdotes de la vie quotidienne. Ils révèlent une vision du monde amusante, mais cruelle; sombre, mais séduisante.
Les canons de la beauté de l’homme urbain, Philippe Dandonneau s’en moque dans J’ai rasé mes jambes six fois and no sex happened. Dans cette danse performance, trois interprètes contestent les stéréotypes de la masculinité en alternant entre traits féminins et masculins dans une poésie irrévérencieuse, mais sensuelle.
Amour, acide et noix dévoile muscles, souffle et énergie. Dans leur quête de tendresse, les quatre danseurs solitaires n’ont rien de plus authentique et transparent d’eux-mêmes à offrir que la nudité de leur peau. Spectacle double de Daniel Léveillé car Amour, acide et noix est suivi de La pudeur des icebergs, qui prolonge la remise en question de soi face à l’autre où les protagonistes explorent plutôt que de rivaliser entre eux.
Texte révisé par : Marie-Claude Lessard