Horreur à l’anglaise
© www.editions alto.com/photo de l’auteur – Murdo Macleod
Par : Johanne Mathieu
Une maison difficile à trouver, il faut longer la route après le pub, suivre la ruelle aux murs de briques, et puis, dans le mur de briques, une porte. Vraiment petite. Noire. Sans poignée ni serrure. Et puis la paume de votre main est attirée vers la porte, les gonds grincent et la porte s’ouvre. Y entreriez-vous? Cette maison, David Mitchell invite pourtant ses lecteurs à y entrer… Vous aurez peut-être du mal à ressortir et de cette excellente histoire de maison hantée moderne, parue chez Éditions Alto.
En 1979, une mère et son jeune fils, Rita et Nathan Bishop, disparaissent mystérieusement. Ils ont été invités à Slade House par une sœur et son frère, puis ils n’ont plus jamais été revus par la suite. Puis, l’histoire finit par se répéter, tous les neuf ans : un policier fraîchement divorcé, un groupe d’étudiants… Chacun leur tour, d’abord sur la piste de la disparition des Bishop, eux aussi s’évanouissent dans la nature. Que se passe-t-il vraiment dans cette maison? Pour ceux qui le découvrent, il est souvent trop tard…
David Mitchell a ficelé et fignolé une histoire de maison hantée moderne parfaite : sinistre, horrible et mystérieuse, avec tout ce qu’il faut de suspense et de fantastique, mais de manière glacée, glaçante, subtile et raffinée. Plus les pages défilent et plus les pistes s’éclaircissent, plus les liens se tissent et se créent, d’une intrigue à l’autre. De l’horreur à son meilleur, car l’auteur d’Angleterre est un conteur très habile, qui sait comment accrocher son lecteur. Et quand l’humour se mêle à l’horreur… Eh bien, on en redemande! La fin ouverte sur laquelle nous laisse Mitchell nous permet d’espérer que ce souhait sera exaucé. Tout simplement irrésistible!
Cette maison, de David Mitchell (2019), Éditions Alto, Québec, 272 pages.