Le dernier voyage du virtuose allemand à la maison symphonique de Montréal
© Orchestre symphonique de Montréal
Par: Myriam Bercier
Vendredi le 17 janvier 2020 s’est déroulé le dernier spectacle du festival Schubert de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), Le Dernier voyage de Schubert, à la Maison symphonique de Montréal. Ce spectacle a offert une interprétation de deux œuvres faites par Schubert: Winterreise (Voyage d’hiver) et la symphonie no. 9 en do majeur.
Le spectacle s’ouvre avec un discours de Maestro Kent Nagano. Ce dernier explique au public, en alternant le français et l’anglais, que toutes les symphonies de Schubert ont été jouées en une semaine. La dernière symphonie composée par Schubert, la «grande» symphonie en do majeur, est une oeuvre titanesque. Pour l’accompagner, ils ont choisi une autre oeuvre tout aussi titanesque: Winterreise, mais uniquement la première partie comportant 12 pièces.
© Facebook Ian Bostridge
Kent Nagano laisse ensuite la place à Ian Bostridge, le ténor chargé d’interpréter le voyage d’hiver, et Angela Hewitt, la pianiste qui l’accompagner dans cette folle épopée qu’est le voyage d’hiver. Dès les premières notes, la Maison symphonique prouve une fois de plus son excellente sonorité/acoustique: le soliste se produit sans micro et toute la salle, du parterre au balcon, entend chaque variation dans sa voix, de même pour le jeu de la pianiste. Par l’intonation de sa voix et les mouvements de son corps Ian Bostridge réussit à nous faire ressentir les émotions de pièces en allemand. D’ailleurs, ce musicien à obtenu 15 nominations aux Grammy et a une carrière à l’international. Tout au long du Winterreise, il semble habité par les pièces et semble se battre physiquement avec les pièces pour les interpréter. Sa diction est précise et exacte, tout comme le jeu de la pianiste Angela Hewitt. Le jeu de la pianiste combiné à l’interprétation du ténor est envoûtant.
© Hiroyuki Ito, New York Times
En deuxième partie du spectacle, l’OSM monte sur scène afin d’y interpréter la «grande» symphonie en do majeur de Schubert qu’il a écrit à la fin de sa vie, tout comme le Winterreise, qui est des textes de Wilheim Müller mis en musique par Schubert, les transformant en lieder. Après la 9ème symphonie de Beethoven, la symphonie no. 9 de Schubert est la plus longue symphonie écrite jusque là. Il l’a écrit de son plein gré et y aborde la vie dans son entièreté. Une fébrilité s’installe dans la salle alors que les violonistes lèvent leur archet et que tous les musiciens se mettent en position pour attaquer le morceau.
© Facebook Orchestre symphonique de Montréal
Le cor français ouvre le bal, puis les autres instruments y répondent, jouant même avec le concept d’appel et réponse. Avec l’acoustique de la salle, le son de l’orchestre est pur et limpide et rend la symphonie tout simplement grandiose. L’oeil du spectateur est fasciné par le mouvement conjoint de tous les musiciens d’une même section. La «grande» symphonie de Schubert fait voyager le public qui peut s’imaginer sa propre histoire sur cette musique.
© Facebook Orchestre symphonique de Montréal
Pour voir le Maestro Kent Nagano à l’oeuvre avant son départ, visitez le site officiel de l’OSM pour y découvrir son prochain spectacle, vous ne le regretterez pas!