Un match laborieux mais divertissant
©Myriam Frenette / Zoofest
Par : Marie-Claude Lessard
Les humoristes David Beaucage, Sam Breton, Jay Du Temple, Katherine Levac et Sébastien Mathieu profitent du laboratoire expérimental qu’est le Zoofest pour s’attaquer à l’une des plus grandes obsessions des Québécois : le hockey. La première de La soirée du hockey, qui a eu lieu le 13 juillet dernier et qui a attiré bien des curieux, a été à l’image d’un match du Canadien dans lequel un joueur du Tricolore marque l’unique but de la partie à 2 minutes de la fin : intriguant, un tantinet ennuyant et truffé de fautes pour finalement être assez divertissant pour valoir le déplacement.
S’adressant à la fois aux mordus invétérés de ce sport et aux fans occasionnels, le spectacle a démarré en force et en terrain connu avec la voix enregistrée de Michel Lacroix (présentateur officiel des Canadiens) introduisant les humoristes. Sébastien Mathieu, vêtu d’un chandail des Habs, a entamé quelques tours de piste au son de Fix you de Coldplay avant que Katherine Levac, interprétant une chanteuse stupide et sans talent, confonde l’hymne national avec les pièces Soirée de filles et Maudit bordel de Marie-Chantal Toupin. Cette entrée en matière fort prometteuse a parfaitement mis la table pour le numéro solo de David Beaucage qui, malgré quelques blagues qui ont tombé à plat, a suscité bien des rires grâce ses observations fines sur Lance et compte et le film The Mighty Ducks. Après ce segment, de nombreux problèmes techniques sont apparus et ont brisé le rythme jusqu’alors dynamique du spectacle. Heureusement, les artistes sont parvenus, la plupart du temps, a bien rattrapé ces pépins, spécialement Sam Breton.
Devant un public bon joueur et un décor regroupant plusieurs accessoires reliés au hockey, les artistes ont proposé un mélange bien dosé de stands up et de sketchs collectifs. Dans la catégorie des solos, Katherine Levac, qui a relaté son enfance passée dans les arénas à regarder ses frères jouer, est, sans contredit, l’étoile du match. Provoquant les rires et réactions vives, elle a mis le public dans sa poche d’en arrière du début à la fin. Un autre qui avait la faveur de la foule a été le bon ami de Levac, Jay Du Temple, qui a raconté avec énergie… son enfance passée à jouer au hockey! Lors du numéro final mettant en vedette Sam Breton, la foule a continué de s’extasier en entendant les détails d’une initiation douteuse et étrange impliquant une cerise. Ce texte éclaté a été livré avec une assurance désarmante.
En ce qui concerne les sketchs, on a eu droit à un hommage à la mythique crise de nerfs d’Yvan Ponton (Jacques Mercier) dans Lance et compte (avec l’apparition de Jimmy en prime!), à une conversation entre trois joueurs d’une ligue de garage dans les douches et une parodie de Dave Morissette en direct. Ces numéros possèdent tous un énorme potentiel et des répliques bien envoyées, mais gagneraient à être resserrés. De son côté, Sébastien Mathieu a incarné un jeune enfant pauvre écrivant à son hockeyeur préféré. Même si cette prémisse est une technique surutilisée en humour, Mathieu a servi de nombreuses blagues croustillantes inusitées qui n’ont pas laissé l’audience de glace.
La soirée du hockey prend résidence à la salle Ludger-Duvernay du Monument-National les 16, 17, 20 et 22 juillet.
Texte révisé par : Louise Bonneau