Une galère loin de tous les petits malheurs
Par : Marie-Claude Lessard
Depuis le début du mois de septembre, le visage de la comédienne Marilyse Bourke envahit le petit écran, et personne ne va s’en plaindre ! De la mère éplorée dans District 31, de Louisa qui vit une douloureuse séparation dans O’ à la meilleure amie libertine dans Mes petits malheurs, celle qui remplace actuellement Hélène Florent dans la tournée de La Galère sur scène vit un automne stimulant sur le plan professionnel qui permet au grand public de constater son incroyable versatilité. La généreuse interprète a accordé une entrevue téléphonique dans laquelle elle a discuté de ses nombreux projets.
Dans District 31, vous interprétez Florence, une mère qui recherche son fils. Parlez-moi un peu de ce personnage.
J’ai essayé de me mettre à la place d’une mère dont son enfant est disparu. C’est la douleur, c’est la catastrophe, c’est la culpabilité, c’est une remise en question, c’est une obsession. Ce personnage est une grosse affaire à jouer.
District 31 est une quotidienne. Comment avez-vous géré le rythme rapide sur le plateau de tournage ?
Je ne suis pas dans tous les épisodes, donc, je ne tourne pas tous les jours. Cette intensité d’être là tous les jours et des semaines, de ne pas voir ta famille, je n’ai pas connu cela. J’ai vécu un petit boom au début, mais c’est tout.
On peut également vous voir dans une autre nouveauté de Ici Radio-Canada Télé, la comédie Mes petits malheurs. Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet-là ?
Mes petits malheurs, ça réveille des souvenirs. Ça dépeint une époque (les années 80) qui m’a marquée. Mon personnage fume comme une cheminée, chose que moi je n’ai jamais faite. Les textes sont très très savoureux. Je joue le rôle de la meilleure amie du personnage principal (Catherine Proulx-Lemay). C’est un personnage émancipé, qui a des amants et qui se donne beaucoup plus de liberté et de permission que le personnage de Catherine qui est emprisonné dans le carcan familial de l’époque. C’est un peu le petit diable du personnage de Catherine qui l’attire vers le vilain. C’est une anti-casting pour moi. Ça m’a permis d’aller dans la composition. C’est un beau cadeau !
Qu’est-ce qui attend Louisa cette saison dans O’ ?
Le personnage de Jean-Seb (Sébastien Roberts), qui a une dépendance au sexe, tentera de convaincre Louisa de le reprendre. Et comme Louisa est une personne qui a beaucoup d’empathie, elle va envisager ça. Elle est touchée et consciente de ce par quoi il passe, pourquoi il se bat. En même temps, elle a un instinct de protection très fort à l’égard de son fils Charlot. Elle va se battre avec cette dualité, je ne veux pas vous en dire plus ! Louisa va rester très proche de François (Hugo Giroux). Ils sont de très grands amis. Comme Jean-Seb est moins présent, François va prendre une très grande place dans la vie de Louisa.
Qu’est-ce que le public vous dit le plus souvent lorsqu’il vous aborde à propos du personnage de Louisa ?
Tout le monde me parle de François ! Les gens veulent donc qu’ils s’embrassent et qu’ils sortent ensemble (rires) ! Sinon, lorsque Louisa était en conflit avec Jean-Seb, les gens me trouvaient trop fine. Ils voulaient que je le sacre dehors ! La grande bonté de Louisa touche également. Plusieurs personnes me disent qu’ils aimeraient avoir Louisa comme sœur ou amie.
©Dr.Martin/Site officiel de La Galère sur scène
Vous remplacez au pied levé Hélène Florent dans le rôle de Stéphanie pour l’adaptation au théâtre de La Galère. Comment avez-vous pris part au projet ? Avez-vous hésité avant d’accepter ?
Ça s’est fait assez rapidement. Un producteur est venu chez moi un soir et il m’a expliqué qu’il cherchait quelqu’un pour remplacer Hélène Florent. Il m’a donné le texte, les conditions et l’horaire. J’avais jusqu’au lendemain pour y penser. J’ai très très mal dormi (rires) ! Le lendemain, je tournais sur O’ dans le décor de Louisa. C’était une très grosse journée, je tournais dans toutes les scènes. Quand j’avais un deux minutes, je lisais le texte pour pouvoir prendre ma décision et voir la charge de travail que ça représentait. J’ai dit oui en ne sachant pas trop si j’avais pris la bonne décision. C’est sûr que j’ai vécu de l’anxiété lors des premières répétitions, mais maintenant que le texte est su et que le personnage est intégré, il ne reste que le plaisir de jouer et de travailler.
Comment avez-vous abordé le rôle pour conserver les caractéristiques du personnage sans imiter Hélène Florent ?
J’ai décidé de ne me pas poser cette question. C’était une question de santé mentale. Je ne pouvais pas apprendre ce texte-là en très très peu de temps, rendre ce personnage-là et embarquer dans un niveau de jeu qui cadre avec celui des filles. La Galère, c’est des personnages éclatés et extrêmement typés et précis. Mon souci, c’était donc de faire un personnage typé et précis, mais je ne me mettais pas la pression qu’il soit comme celui d’Hélène. Je voulais que, quand on regarde le personnage de Stéphanie que moi je fais, que ça se puisse que ce personnage existe avec les trois autres et que ça respecte l’esprit de La Galère. Je me concentrais là-dessus et sur le texte. Je me disais que si je jouais avec une certaine folie les enjeux de la pièce, je ne devrais pas me tromper. Je ne fais pas les mêmes mimiques qu’Hélène parce que j’aurais pu me perdre là-dedans. Je trouvais que l’histoire était plus importante.
Les projets de Marilyse :
–District 31, du lundi au jeudi à 19 heures sur Ici Radio-Canada Télé
–Mes petits malheurs, lundi 19 h 30 sur Ici Radio-Canada Télé
–O’, mardi 21 heures sur TVA
–La Galère sur scène. Du 24 au 26 septembre au Théâtre Maisonneuve. En tournée partout au Québec jusqu’en janvier 2018 (!)
Texte révisé par : Ho-Chi Tsui