Performances explosives, révélations et hommage au Montréal musical d’hier et d’aujourd’hui.

Par Ariane Monzerolle
Hier avait lieu la vingtième édition du Gala alternatif de musique indépendante du Québec, aka le G.A.M.I.Q.
En expliquant le concept du gala à mon collègue qui m’accompagnait, je ne pouvais que comparer le tout à un joyeux bordel. Un chaos organisé dans lequel on célèbre à la fois l’industrie musicale québécoise et la musique québécoise.
Cette vingtième édition se plaçait sous le signe de la célébration. Le tout animé par l’exubérante personne que semble être Benoit Poirier, son énergie contagieuse et son charisme naturel ont facilité à plusieurs moments le déroulement de ce gala qui se veut différent de ce qu’on voit habituellement.
Quand ce n’est pas des chansons à répondre, vous m’avez bien lu, ce sont des anecdotes de moments marquants qui occupent les moments morts. On le sentait confortable et sûr de lui.
Pour introduire cette vingtième édition, on a pris le temps de souligner les anniversaires des différentes instances culturelles du grand Montréal : en passant par le 45e de CIBL, les 10 ans du label DuPrince ou le 40e du Quai des Brumes, on en a profité pour se rappeler que ces institutions ont porté la musique et son industrie pendant plusieurs années et qu’elles le font encore.
D’ailleurs, ce n’est pas un hasard que le tout s’est déroulé au Théâtre National. Cette salle fête son 125e anniversaire, 125 ans à faire vivre toutes sortes d’expériences culturelles au public montréalais. Quoi de mieux que de faire cette édition anniversaire dans l’une des plus vieilles salles de Montréal ?

Comme à son habitude, le gala avait un house band pour assurer les transitions et l’introduction au gala. Cette année, les cuivres étaient à l’honneur avec les Brasspectables, un groupe-orchestre maison qui a su jazzer les remises des Luciens, ces fameux prix sous forme de disques iconiques que les récipiendaires reçoivent.
La soirée était aussi ponctuée de différentes performances musicales mettant à l’avant l’éventail de styles musicaux qu’on retrouve dans notre paysage culturel : du punk, à l’hyperpop, au folk, à des amalgames uniques de genres, il y en avait pour tous les goûts.
Lors de la soirée, on a pu voir des performances de Violett Pi, Vilain Pingouin, Cédric Dind-Lavoie, Bruno Rodéo, Décorum, Avril Jensen, Erika Hagen, N Nao, Hawa B et Mulch.
Chacune de ces performances a su nous entraîner dans leurs univers, tous aussi uniques les uns que les autres. Je dois avouer que la performance de Cédric Dind-Lavoie m’a simplement charmé, artiste instrumental que j’ai découvert hier soir. Dans sa performance, il nous a offert un extrait de son album « Archives » dans lequel il mélange des enregistrements de chansons folkloriques francophones à une instrumentalisation plus contemporaine, pour lequel il a reçu quelques prix et nominations.
Sinon, j’ai aussi découvert la magnifique Erika Hagen qui m’a tout de suite enchantée avec ses airs légèrement enfantins mélangeant des sonorités pop et folk.
C’est d’ailleurs un peu ça, la magie du G.A.M.I.Q : la possibilité de découvrir de nouveaux artistes émergents qu’on n’a pas toujours la chance d’entendre ou de voir dans nos nombreuses chambres d’écho qui finissent souvent par toutes se rassembler.

Et ceci ne serait pas un bon article sur le retour d’un gala si je ne parlais pas un peu des nominations et récipiendaires aussi ! Je ne ferai pas le tour des trente-deux catégories, je vous laisse par contre le post Facebook avec tous les noms gagnants, juste ici.
Dans les grandes catégories, on retrouve le groupe Vilain Pingouin qui, en plus d’avoir fait leur chant du cygne au courant de la soirée, a remporté le Lucien du simple de l’année avec leur chanson Eh Oh! Dans la catégorie Espoir 2026, ce sont les douces sonorités folks d’Édouard Tremblay-Grenier qui ont charmé le public et lui ont permis de repartir avec le Lucien.
Pour la catégorie Révélation 2025, c’est le groupe de Oi!, punk et hardcore Béton Armé qui a remporté le Lucien.
Finalement, le Lucien récompensant l’artiste de l’année a été remis au duo saugrenu : Angine de Poitrine. Ce duo rock expérimental qui nous plonge dans un univers où le charabia fait d’usage de langue principale a conquis l’univers musical des dernières années. Si vous ne les connaissez pas, je vous urge d’aller découvrir ce qu’ils nous proposent. De leur esthétique visuelle à leur esthétique musicale, ils nous proposent quelque chose d’absurde et unique qui vous charmera à tout coup.

La vingtième édition du Gala alternatif de la musique indépendante du Québec avait lieu hier soir, le 30 novembre 2025, au Théâtre National à Montréal. Je vous laisse plus bas les photos de mon collègue Yagub Allahverdiyev.






































































































