Concert des fêtes à l’OSM, grandiose!

Par Lynda Ouellet
Ce mercredi 10 décembre, alors que les préparatifs pour le temps des fêtes vont bon train, nous nous sommes dirigés à la Maison symphonique pour prendre une pause et respirer la beauté. Dans cet havre de paix, l’auditoire se prépare à entendre nul autre que Le Messie de George Frideric Haendel d’une durée de 159 minutes.
Le chef d’orchestre Rafaël Payare dirige ce concert. Il est accompagné des musiciens de l’Orchestre symphonique de Montréal ainsi que Le Chœur de l’OSM, dirigé par Andrew Megill. Les quatre chanteurs Lucy Crowe, soprano, Luciana Mancini, mezzo-soprano, Levy Segkapane, ténor et Roderick Williams, basse ont été minutieusement choisis pour l’occasion.

Le Messie, une tradition?
Le Messie de Haendel, c’est une tradition que nous offre sporadiquement l’OSM. La dernière prestation remonte à l’année 2018. Cette œuvre, créée pour une salle de concert en 1742, nous raconte la vie de Jésus en trois parties. Plusieurs éléments doivent être arrimés afin que Le Messie soit un succès. Rafaël Payare réussit ce pari.

L’œuvre orchestré divinement!
Les cordes et les bois nous plongent à l’époque baroque. Les cordes sont particulièrement précises et claires. Dans la section The Trumpet Shall Sound, le trompettiste est éclatant et assuré. L’orgue a été mis à profit avec une présence constante pour maintenir la note avec le clavecin et le violoncelle. C’est avec une grande compréhension du Messie que Rafaël Payare a su l’équilibrer. Malgré la puissance de l’orchestre, la place prépondérante du Chœur de l’OSM est maintenue.
Le superbe Chœur de l’OSM!
Les textes représentent un défi de diction et de clarté que le chœur a relevé avec brio. Les pupitres s’épaulaient et nous avons entendu toutes les nuances entre les sections graves jusqu’au plus jubilatoires. La direction d’Andrew Megill est un sans-faute. La polyvalence et l’équilibre du chœur ont été démontrés dans And He shall purify et nous avons apprécié la retenue dans Since by man came death. Une mention spéciale aux sopranos qui ont su porter les plus hautes notes dans le Hallelujah appuyées par le reste du chœur.

Les solistes, haute performance!
Avoir une diction impeccable et démontrer une maîtrise de leur voix, on comprend les années d’expérience pour en arriver là. Dès le début, Levy Segkapane a mis la table avec son interprétation de Confort ye me people. La puissance et la souplesse sont au rendez-vous. Dans Every Valley, on a adoré les coloratures.

La prestance vocale de Roderick Williams dans The trumpet shall sound nous a ravis. Quant à Luciana Mancini, elle possède une présence scénique remarquable. Ses vocalises ont honoré le texte, particulièrement dans But who may abide the day of His coming. Enfin, Lucy Crowe nous a conquis par sa voix cristalline, solide et puissante. Elle a peint le texte et effectué des sections pratiquement acrobatiques dans Rejoice greatly, O daughter of Zion. Bref, quatre chanteurs superbes.

Rafaël Payare a su fusionner cet équilibre fragile afin que nous puissions pleinement apprécier Le Messie. Avec sa direction précise et passionnée, il a créé les atmosphères et il a ouvert la voie à ce récit cohérent pour le crescendo en fin de deuxième partie de l’Hallelujah. C’était sublime! La tradition s’est maintenue, l’auditoire s’est levé pour celui-ci.
L’OSM est un grand orchestre, le nôtre, que le public nombreux ce soir a apprécié.


