Un deuxième épisode fidèle aux années 2000
©Alexandre Charron/Le Belvédère – Studio Multimédia
Par : Ariane Coutu-Perrault
Le 2e épisode du retour de 123 punk, en direct Anti bar et spectacle , s’est déroulé quelques jours après la Journée internationale des droits des femmes. Comme mentionné par le producteur, un léger clin d’œil était prévu, avec la venue d’Émilie Plamondon, une passionnée et une référence du punk rock. Émilie a commencé sur les ondes de CHYZ 94,3 FM, il y a déjà 17 ans avec son émission Punk détente, où elle offre de la visibilité à des groupes de punk, principalement dans la scène locale. Elle en parle avec beaucoup d’émotion, on la sent très proche de la communauté punk rock. Elle tient aussi à préciser qu’elle maintient toujours ses Facebook lives, durant lesquels le public et elle discutent de leur passion commune : le punk rock. Elle fait également partie de différents projets musicaux tels que 50 shades of punk rock et Excuse me mister.
C’était vraiment plaisant de voir Rej Laplanche souligner la notoriété d’Émilie, qui était à l’époque surement un peu trop jeune pour participer à la première mouture de 123 punk. Il faisait le lien avec son rôle dans l’émission et celui d’Émilie dans ses projets à l’arrière-scène. Comme il le mentionne, Émilie pourrait très bien être à la tête de l’animation de l’émission. C’est d’ailleurs ce qu’elle fait, notamment avec son nouveau projet, né en pleine pandémie, le podcast Punk Roquette. Comme elle l’explique, elle se permet enfin de contacter et de parler des bands plus internationaux, et c’est tout à son honneur. Sa pertinence et sa bonne humeur naturelle sont au rendez-vous avec son petit accent de la belle province qui ajoute à son charme. Une femme passionnée qui a sans l’ombre d’un doute de bonnes convictions. Ces femmes sont d’ailleurs très nombreuses dans la scène, malgré la très faible représentation qu’elles ont à la radio et à la télévision. Émilie souligne la présence des femmes qui a augmenté au cours de la décennie, autant sur scène que dans la foule. De là l’intérêt que celles-ci portent à discuter de musique et plutôt que de servir de femme-objet dans les vidéoclips, pratique qui tend heureusement à disparaître. Si Rej et Émilie abordent la question de la place de la femme dans le punk, qui a bien heureusement évolué durant les 20 dernières années, l’émission 123 punk, quant à elle, n’a pas su faire l’effort nécessaire pour arriver à ne serait-ce que s’approcher de la parité. Effectivement, outre le passage d’Émilie et le vidéoclip She’s Kerosene par The Interrupters qui compte une femme au sein du groupe, il n’y a absolument pas été question des femmes dans le milieu punk, ni de la Journée internationales des droits des femmes, qui, on le rappelle, avait lieu la même semaine. Les luttes féministes sont pourtant bien ancrées dans le mouvement punk rock actuel, et les musiciennes y sont nombreuses. Il serait sans doute intéressant que 123 punk, dont le retour est une belle initiative, profite de sa tribune pour soulever le débat et éduquer les gens en promouvant la présence de personnes marginalisées ou racisées, ou s’identifiant comme femmes ou non binaire.
©Alexandre Charron/Le Belvédère – Studio Multimédia
Un vent de fraicheur est établi en prestation avec la formation Carotté qui roule depuis les années 2015, avec leur mélange de punk et de trad, deux mouvements culturels qui se ressemblent en plusieurs points, dont l’expression et l’esprit de communauté. C’est le seul spectacle en vidéo diffusion qu’ils ont fait durant la pandémie, puisque leurs spectacles sont construits 50% de leur musique et 50% l’énergie de leur public. Durant la crise, le chanteur Médé Langlois, agriculteur dans la région de Québec, a été davantage occupé à nourrir les gens de nourriture que de musique.
©Alexandre Charron/Le Belvédère – Studio Multimédia
On quitte Carotté pour retourner dans la machine à remonter le temps avec Martin Coutu, collaborateur du site Québec Punk Scene, créé en 1999. Coutu était venu nous parler de ce site qui était à l’époque une référence en punk, mais aussi un outil de promotion pour les bands. L’esprit de communauté se créait à travers ce site, où on pouvait naviguer très facilement d’une page d’un band à une autre. Il s’agit d’un moyen plus collectif de faire découvrir la musique qui s’est peut-être un peu perdu de nos jours. Les entrevues se poursuivent avec un Joey Cape un peu détaché qui semble bien s’accoutumer de la pandémie et qui avoue ne pas vraiment s’ennuyer de la tournée.
Malgré un manque d’actualité, l’émission reste efficace, surtout pour les plus nostalgiques. On reste connecté pour suivre le prochain épisode de 123 punk qui saura sans doute nous surprendre avec de la nouveauté.