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Les Violons du Roy – Grand concert d’ouverture

Un privilège, ce concert!

Crédit photo: Facebook officiel

Par Lynda Ouellet

Ce vendredi 10 octobre, à la Maison symphonique, quelques six cents personnes ont assisté au Grand concert d’ouverture présenté par Les Violons du Roy. Pour l’occasion, la soprano Élisabeth St-Gelais et le violoncelliste Cameron Crozman étaient les solistes invités, aux côtés du chef Jonathan Cohen et de ses musiciens.

Le concert s’ouvre avec vingt-deux musiciens sur scène. Les cors français, les flûtes, le percussionniste et le basson s’ajouteront aux cordes. On débute par une suite extraite du Bourgeois gentilhomme (1670) de Molière, mise en musique par Jean-Baptiste Lully qui y mettra sa touche musicale. L’œuvre, créée pour la cour du Roi Soleil, Louis XIV, illustre avec humour la riposte du souverain à un ambassadeur du Grand Turc qui, lors d’une visite à Versailles, serait resté impassible devant tant d’opulence.

Entre ensuite en scène la voix cristalline d’Élisabeth St-Gelais, pour interpréter des airs de Christoph Willibald Gluck (1714-1787), ce réformateur qui bouleversera l’opéra de fond en comble. Ah! Si la liberté me doit être ravie, Ah, malgré moi, mon faible cœur… O Ciel! Quel supplice, quelle douleur et Dieux puissants que j’attends… et Jupiter, lance la foudre! Ces appels déchirants nous plongent dans la tragédie et l’intensité dramatique de l’œuvre. Récipiendaire de nombreux prix récemment gagnés, Élisabeth St-Gelais a véritablement le vent dans les voiles. Sa présence scénique, sa justesse et son expressivité ont conquis la salle qui l’a ovationné longuement..

Crédit photo: Facebook officiel

Après la pause, place au Concerto pour violoncelle en do mineur de Vivaldi (1678-1741), interprété avec brio par Cameron Crozman. Le jeune virtuose occupe la scène avec son énergie et sa vivacité. Il manie son instrument avec une aisance et une maîtrise remarquable, digne du compositeur vénitien.

« Bravo»! Tout droit d’un cœur conquis!

La soirée se conclut avec l’Ouverture pour orchestre no 3 en ré majeur de Johann Sebastien Bach (1686-1750). Les trompettes s’ajoutent dans le plus pur style de Bach. À la fin du deuxième mouvement, une spectatrice s’exclame avec un enthousiaste « BRAVO! », ce qui fait se retourner et sourire Jonathan Cohen. Il la salue d’un signe de tête, provoquant l’amusement des musiciens et du public.

Crédit photo: Facebook officiel

Ce qu’on retient de cette soirée, c’est avant tout le plaisir d’avoir vécu un moment de pure musique. Le chef, Jonathan Cohen, qui célèbre ses dix ans à la tête des Violons du Roy, dirige avec passion, précision et un profond respect pour la musique baroque et classique. Il dirigera son dernier concert à la Salle Bourgie le 22 novembre prochain. Quant aux musiciens, ils jouent comme s’il s’agissait de leur dernier spectacle – avec une intensité et une connivence contagieuses.

La signature des Violons du Roy, c’est cette chaleur et cette intimité qu’apportent les musiciens sur scène. On a réellement le sentiment d’être privilégié d’assister à un tel concert. Leur musique transporte instantanément à une autre époque — celle des robes somptueuses, du décorum et du faste de la cour. Les Violons du Roy méritent toute notre admiration et notre attention. Faites-vous ce cadeau lors de leur prochain passage dans la métropole. Voir ici leur programmation!