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Ludovico Einaudi à la Place Bell

Une classe de maître

Lidovico Einaudi à Montréal
Crédit photo : @snapephotos // evenko

Par : Sara A.

Vendredi soir, la Place Bell accueillait le grand Ludovico Einaudi, l’un des compositeurs les plus importants du néoclassique moderne. Cet arrêt à Laval s’inscrivait dans la tournée The Summer Portraits, nommée d’après l’album de l’artiste italien paru plus tôt cette année.

On a dû attendre environ une trentaine de minutes après l’heure indiquée au billet pour que Einaudi monte sur scène. Celui qu’on reconnaît grâce à son chapeau signature s’est installé derrière son piano et faisait dos au public tandis que les sept musiciens qui l’accompagnaient se trouvaient à ses côtés. Rapidement, le pianiste de 69 ans a donné le coup d’envoi à un magistral spectacle de 1 h 45 pendant lequel il a effectué un survol de son œuvre, commençant par la captivante Rose Bay.

La scénographie était modeste : elle représentait bien avec la musique d’Einaudi. Simple, mais belle. Le fond de la scène était uni pour la majorité du spectacle, les effets reposaient donc principalement sur l’éclairage vaporeux. Ce dernier bougeait en fonction de la musique, changeant en intensité à la force du son. Lorsque le compositeur jouait seul au piano, un unique spot lumineux l’éclairait. Et quand la musique des autres instruments se mêlait à celle du piano, la lumière venait les envelopper à leur tour.

Il a fallu quelques pièces pour que Ludovico Einaudi prenne la parole pour saluer le public et le remercier d’être venu le voir en si grand nombre. L’artiste a même pris la peine de parler en français, chose qui a, sans surprise, ravis les spectateurs. Cet enchantement s’est fait sentir toute la soirée, la foule récompensant le pianiste par plusieurs ovations debout tant le spectacle était captivant.

piano de Ludovico Einaudi sur la scène
Crédit photo : @snapephotos // evenko

Bien qu’on pouvait entendre une mouche voler (ou dans ce cas-ci, chaque fois qu’un spectateur ou une spectatrice devait tousser), le public était plutôt agité entre les chansons. C’était peut-être dû à l’emplacement de mon siège, mais le va et vient de la foule, même s’il commençait à la fin d’une pièce, venait un peu ternir mon expérience puisqu’il y avait constamment des gens en mouvement dans mon champ de vision au début de la suivante.

Or, ce détail ne m’a pas empêché de profiter de la classe de maîtres que Ludovico Einaudi a donnée vendredi. C’était un savant mélange de ses plus récents morceaux tirée de The Summer Portraits et des ses grands classiques comme Una Mattina, Nuvole Bianche et Divenire. Le spectacle a culminé avec l’incontournable Experience, qui, fidèle à son titre, était toute une expérience. La progression de la pièce jusqu’à son crescendo était à en faire frissonner.

Finalement, en guise de rappel, le pianiste originaire de Turin a interprété The Tower, une pièce qu’il a présentée comme « une mélodie pour la paix, pour les gens qui souffrent à Gaza ».

Ce n’est qu’après quelques minutes d’applaudissements suivant cette prestation bien sentie que le pianiste italien et ses collègues ont quitté la scène, visiblement ravis de la réception chaleureuse du public. Nul doute que les Québécois seront au rendez-vous la prochaine fois.

La tournée The Summer Portraits se poursuit dimanche à New York.

Crédit photo : @snapephotos // evenko