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Lunar Halo

Futur collectif

Théâtre Maisonneuve
Crédit photo : Chang Chen-chou

Par : Jean-Claude Sabourin

Le rayon lumineux d’un autre univers s’est posé sur les planches du Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts le 28 novembre dernier. La chorégraphie Lunar Halo du Cloud Gate Dance Theatre of Taiwan y était présentée, fruit du travail de Cheng Tsung-Lung, son directeur artistique depuis 2014.

La troupe existe depuis 1973 et tire son nom, « Cloud Gate », de la plus ancienne danse dans la culture chinoise. De plus, le parcours de M. Tsung-Lung est étonnant, ayant travaillé comme vendeur de pantoufles avant de devenir chorégraphe. Un amalgame de passés qui donne naissance à un spectacle d’un futur intemporel.

La chorégraphie est bâtie sur une riche sobriété de mouvements, une fluidité collective qui donne à penser que la culture asiatique imprègne chaque minute de la représentation et nous en propose son essence. Un peu comme si on avait versé des milliers d’années dans un réceptacle destiné aux prochaines générations.

Lunar Halo
Crédit photo : Lee Chia-yeh

Il est étrange d’y voir les danseurs disparaître, cachés à nos yeux par une éblouissante impulsion collective, des gestes de toutes et tous qui construisent un tableau où l’ensemble surpasse nettement ses composantes. C’est un talent rare de pouvoir s’effacer tout en animant magistralement une scène dansante. Chapeau aux danseurs qui réussissent cet exploit d’équilibriste.

Par ailleurs, on les a agrégés à une trame musicale d’un minimalisme redoutablement efficace et enivrant. Un fond rythmique rappelant d’antiques mélodies chinoises ou des chants de gorge du sud-est asiatique, tout en nous transportant vers demain. Une musique qui installe une atmosphère assise et solennelle, à laquelle la chorégraphie doit se plier.

Place des Arts
Crédit photo : Chang Chen-chou

Celle-ci se déploie sous les auspices de projections sur de grands écrans mobiles qui guident les danseurs ou les observent, ou les reflètent, et donnent à leur ballet un aspect cérémonial qui atteint aussi le spectateur.

Le seul bémol quant à moi, c’est une finale légèrement complaisante s’adressant sûrement aux spectateurs occidentaux que nous sommes. Un chant et une chorégraphie habituellement utilisés pour la danse contemporaine de notre côté de la culture.

Malgré ce léger accrochage, Lunar Halo va au-delà du spectacle de danse. Il s’agit d’une œuvre d’art complète et mouvante. Le rassemblement d’une foule de talents nous donnant une idée de quoi pourrait avoir l’air l’art du futur.

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