Une finale impressionnante!
© Jean-François LeBlanc
La Montréalaise Lydia Képinski est la grande gagnante des 21e Francouvertes à la suite des finales qui ont eu lieu lundi soir au Club Soda. Elle a donc pris la première position avec Les Louanges et Laurence-Anne pas trop loin derrière.
Avant de faire place au concours, on a tout d’abord laissé la scène aux deux porte-paroles de cette année : Rosie Valland et Philippe Brach. À l’instar de tous les ex qui ont passé avant eux cette année, ces deux auteurs-compositeurs-interprètes ont aussi dû casser une nouvelle chanson. Rosie Valland a avoué sa nervosité et se demandait si c’était vraiment une bonne idée de casser une pièce toute neuve sur la scène du Club Soda. Elle nous a toutefois livré le tout comme si elle maîtrisait ce titre depuis des années. Une très belle surprise! Philippe Brach se joindra ensuite à elle le temps d’un charmant duo.
Valland quitte la scène laissant la place à Brach. Ce dernier s’installe avec sa guitare et entame un morceau qu’il arrêtera ensuite en nous disant : « Des débuts de tounes pas finies, j’en ai une chié. » Heureusement, il en a joué une au complet de façon intimiste. Il nous avertira auparavant que la toune est pas mal lourde et affirmera que Rosie Valland et lui sont probablement les porte-paroles les plus dark des Francouvertes. Il nous rassure ensuite à la blague que l’an prochain, les porte-paroles seront plutôt Marco Calliari ainsi qu’Ima, question de bien balancer les choses, ce qui fera bien rire la salle.
LAURENCE-ANNE
On est ensuite passé aux choses sérieuses : Laurence-Anne avait la difficile tâche de casser la glace. Cette dame de Kamouraska annonce officiellement qu’après caucus, le groupe a décidé qu’il ne faisait plus dans le folk mystère (faisant référence à la vidéo promo qui a joué avant leur arrivée), mais plutôt du prock! Prog-rock-pop-folk-harmonies-et-mélodies-éthérées, ce projet m’a séduite.
Quoi que c’est le nom de Laurence-Anne qui est mis de l’avant, il faut mentionner que ce projet est plus un trip collectif que d’ego. Laurence-Anne met de l’avant ses chansons, mais donne une grande place à ses musiciens qui l’accompagnent, tout particulièrement à la claviériste et choriste Naomie « Miss Vickie’s » de Lorimier. Ils impressionnent encore une fois (j’étais aux préliminaires). Chaque joueur est sincèrement impliqué et s’éclate sur scène. Cela importe peu que les chansons ne correspondent pas nécessairement à une formule pop ou radiophonique typique. Le tout est présenté de façon tellement tissée serrée, la performance était complète.
Et Laurence-Anne, au centre, était naturelle, fluide. Elle est habile à la guitare et possède une grande maîtrise de sa voix. On a également pu apprécier la jeune femme en solo. Après une dernière pièce en groupe qui nous a tenus en haleine, elle nous offre Poison de façon si simple et désarmante. Une belle finale digne d’une superbe prestation, qui était, à mon avis, la plus aboutie de la soirée. Si, lors des préliminaires, je voulais la comparer à plein d’autres chanteuses, après sa performance de lundi soir, il m’était évident qu’elle est une parmi des milliards.
LES LOUANGES
Du « prock » de la première, on se plonge dans le groove mélodique du Lévisois Vincent Roberge, alias Les Louanges. Ce dernier a un sacré don pour la mélodie et chaque pièce ou presque pourrait aisément passer à la radio. On lui a d’ailleurs remis le prix de la chanson primée SOCAN pour sa pièce Encéphaline. Ce n’est pas rien.
Ayant manqué les demi-finales, je n’avais que les préliminaires sur lesquelles comparer la performance de lundi soir. On avait alors souligné son charisme et son aisance de scène dans de multiples articles qui ont suivi sa première performance. On voyait qu’il s’était un peu mis de pression lundi et il était plutôt nerveux. Ce n’est pas une impression, il l’avouait lui-même.
Mais cela étant dit, ce ne fut pas une mauvaise prestation pour autant, au contraire. Quand Roberge est vulnérable, il est tout autant authentique, on peut tout autant accrocher quand même. Sans vouloir faire des comparaisons trop lourdes, j’avais parfois des souvenirs de Dédé Fortin qui me venaient en tête. Je ne compare pas la musique de Les Louanges à celle des Colocs, pas du tout, mais au niveau de la livraison, il y a des petites similarités. Quand Roberge reprend confiance, c’est immense à voir. Il manie sa guitare à merveille. Il fait usage de sa voix comme bon lui semble. Le talent est clairement là. À ce point, ce n’est qu’une question d’acquérir un peu plus d’expérience de scène et le tour sera décidément joué.
LYDIA KÉPINSKI
Comment aborder la performance de Lydia Képinski? Ayant déjà pris part à d’autres concours, elle était probablement la plus connue des finalistes. Certains avaient même prédit sa victoire avant même que les premières notes des préliminaires ne fussent jouées.
Lydia Képinski sait qu’elle est à sa place sur scène. Elle sait que ce qu’elle a à offrir mérite d’être vu et entendu. Elle est complètement captivante. Tu ne penses même pas jeter un coup d’oeil à ton téléphone pendant qu’elle joue. Elle commande l’attention, un point, c’est tout. Ce qui pourrait paraître pour de l’arrogance est, selon moi, une pleine confiance en ses moyens. Sa basse bien empoignée, elle laisse sa voix aller où elle veut.
Elle chante plus qu’elle ne parle et c’est bien tant mieux, cela nous permet d’apprécier à fond des titres tels que l’excellent Andromaque. Lydia Képinski est unique. Peu importe ce qu’avait été l’issue de ce concours-vitrine, Lydia Képinski a du culot, donc de l’avenir.
LISTE DE PRIX
Prix du public : Joey Robin Haché
Prix de la SODRAC : Lydia Képinski pour Andromaque
Prix Ici Musique: Les Louanges
Prix ROSEQ : Les Louanges
Prix Ambiances Ambiguës : Lydia Képinski
Prix En Scène : Les Louanges
Prix Quartier des spectacles : Les Louanges
Prix SDC Hochelaga-Maisonneuve : Les Louanges
Prix Première Scène Mont-Tremblant : Lydia Képinski
Prix Les Productions d’Albert : Laurence-Anne
Prix du Festival Diapason : Lydia Képinski
Prix du Festival d’été de Québec : Lydia Képinski
Prix du Coup de coeur francophone: Lydia Képinski
Prix du Festif! : Lydia Képinski
Prix des FrancoFolies: les Louanges
Prix du Théâtre du Marais : Laurence-Anne
Prix Réseau Scènes : Lydia Képinski
PALMARÈS FINAL
3- Laurence-Anne
2- Les Louanges
1- Lydia Képinski
Les Francouvertes seront de retour en février 2018 avec une nouvelle cuvée. La campagne de promotion pour la 22e édition débutera dès septembre.
Texte révisé par : Johanne Mathieu