Décapante mise en scène d’Angela Konrad
© Vivien Gaumand
Angela Konrad actualise le théâtre de Shakespeare, qu’elle décape pour en transposer l’essentiel dans la société de consommation moderne. Rock, heavy métal ou grunge, les extraits musicaux dictent le ton des répliques. Froides comme la nuit. Métalliques comme le poignard. Acerbes comme le mépris des Macbeth.
Dans la petite salle de l’Usine C, les sorcières dansent dès l’entrée du public. La musique et la projection sur le mur d’images géantes des comédiens qui continuent à jouer en coulisse complètent le dépouillement de la mise en scène. L’ancienne vocation industrielle du lieu suggère l’ambiance lugubre du château des Macbeth.
Le roi Duncan confère un titre de noblesse à Macbeth (Philippe Cousineau), son chef des armées, en reconnaissance de son courage à la guerre. Sur le chemin du retour en Écosse après des batailles en Norvège, Macbeth croise trois sorcières – ou sorciers, car des hommes les incarnent sarcastiquement (Alain Fournier, Gaétan Nadeau et Olivier Turcotte).
Avide, Lady Macbeth (Dominique Quesnel) incite son époux à assassiner Duncan pour régner à sa place et provoquer l’accomplissement de la prophétie des sorcières.
Alors que Lady Macbeth bascule dans la folie, turlupinée par des hallucinations qui l’acculent à l’insomnie et par une obsession de laver de ses mains le sang de Duncan, Macbeth tuera tous les seigneurs qu’il s’imagine capables de contester sa couronne. Les remords grugeront l’âme de Macbeth jusqu’à sa mort.
Angela Konrad restaure la contemporanéité de la pièce écrite en 1606 grâce au texte de Michel Garneau. Celui-ci a adapté le vieil anglais shakespearien au joual en 1978.
À l’Usine C jusqu’au 10 octobre. (Si c’est complet, exigez des supplémentaires!)
Crédit photo : Vivien Gaumand