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Michel Barrette raconte sa Drôle de vie

D’une nostalgie confortable mais prudente

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©Hugo B. Lefort

Par Marie-Claude Lessard

Pour célébrer ses 33 ans de carrière,  Michel Barrette présente Drôle de vie, son onzième spectacle solo dont la première a eu lieu le 9 février dernier au Gesù. Pourquoi se forcer pour transformer une formule éculée qui fait ses preuves depuis longtemps, voilà le constat doux-amer que j’ai eu au sortir de ce show sans surprise qui a pourtant semblé satisfaire les admirateurs de la première heure.

Pendant plus de 90 minutes, l’humoriste a relaté son quotidien et aventures du passé, un peu comme il l’avait fait dans Drôle de journée (2009) et Faut j’te raconte (2012). Hormis quelques blagues d’actualité, Drôle de vie, titre – trop?- similaire aux spectacles l’ayant précédé, propose malheureusement des anecdotes interchangeables dépourvues d’audace et d’originalité. Certes, le talent indéniable de raconteur du comédien ne se dément pas et la nostalgie opère, mais un vent de fraîcheur aurait été de mise. Les numéros d’ouverture abordant la folie du Powerball et le décès de René Angélil n’ont hélas pas accompli cet élan de modernité recherché.

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©Hugo B. Lefort

Pendant des années, Michel Barrette a performé sur scène vêtu d’une chemise turquoise. Cette fois-ci, grâce au metteur en scène et acteur Pierre-François Legendre, l’infatigable conteur troque le turquoise pour… le rouge, ce qui constitue le changement majeur (sans farce!) de la mise en scène instaurée par Luc Senay pour Faut j’te raconte. Afin de rallier toutes les générations, le charismatique animateur de Viens-tu faire un tour? a tenu à connaître les âges de son auditoire, un procédé qui s’est avéré fort efficace pour insuffler de l’énergie aux rires jusqu’alors timides de  la foule. Lorsque les moins de 20 ans ont levé la main, l’artiste a parlé de son ado de 17 ans dont la chambre sent le cadavre. L’impassibilité des adolescents en a pris pour son rhume en étant la victime idéale pour des jokes de mon oncle tombant à plat. En fait, chaque décennie a eu droit à son lot de clichés, clichés qui ont atteint leur apogée lorsque Michel Barrette s’est confié, lors du numéro final,  sur l’état de sa vie sexuelle en tant que sexagénaire.

L’humoriste a raconté les rocambolesques (més)aventures qu’il vit depuis qu’il est propriétaire de l’auberge Les Trois Tilleuls. Il a ensuite enchaîné avec un numéro sympathique sans plus, expliquant un voyage d’enfance à Old Orchard. Ces histoires nostalgiques mais quelque peu impertinentes n’ont pas provoqué, pour ma part, de francs éclats de rire, mais Barrette, visiblement dans son élément et confortablement assis sur la chaise berçante ayant appartenu à son grand-père, est parvenu à soutirer des sourires, ce qui a tout de même procuré de beaux moments. En ce sens, le montage vidéo qui a joliment clos la soirée a été sans contredit l’attrait de ce spectacle.

Pour connaître les dates de la tournée Drôle de vie, consultez ce site.

Crédit photo page de couverture : Éric Myre