La musique classique européenne au 19e siècle revisitée
Par : Luc Lecavalier
L’orchestre symphonique de Montréal présentait Mozart et Fauré, avec Louis Lortie et Eun Sun Kim. Un concert en quatre parties dirigé par la cheffe d’orchestre coréenne Eun Sun Kim et le pianiste québécois Louis Lortie, deux artistes de renommée internationale dans leur domaine.
Si la revisite d’un classique mozarien se veut routinier, celle de Gabriel Fauré, en troisième partie, a une représentation particulière pour Louis Lortie, sa professeur à Montréal Yvonne Hubert ayant côtoyé Fauré dans ses travaux vers 1910. Malgré son illustre carrière, Lortie avouait, en 2019, avoir découvert l’œuvre du compositeur français que très récemment.
En plus de l’accompagner à la direction de l’orchestre, Eun Sun Kim, directrice musicale de l’Opéra de San Francisco, dirige les Variations sur un thème de Haydn, de Johannes Brahms, avant de conclure avec les Tableaux d’un exposition, une œuvre en dix mouvements typiquement russe de Modeste Moussorgski.
Dégradé et entraînant
Le concert débute d’abord sur les notes de Johannes Brahms, avec les instruments à vents et le son très reconnaissable du Hautbois qui donne le ton. C’est toutefois le son entraînant des instruments à cordes qui prendra peu à peu la place, et gardera ce statut tout au long du concert. D’ailleurs, en dehors de la performance de Louis Lortie, se sont définitivement les violonistes, par leur implication physique et musicale, qui se démarquent. Le morceau gagne en puissance avant de terminer en force sur de retentissantes notes de triangle.
Le piano et Louis Lortie font leur entrée pour un Rondo (partie musicale alternant entre refrains et épisodes plus évolutifs) de Mozart. Virtuose et forte en rebondissement, cette œuvre courte alterne de façon très distinguée entre l’orchestre et le piano, dont Louis Lortie démontre toute sa maîtrise. Dynamique et bien rôdé, ce morceau de Mozart et merveilleusement interprété et sera le pic de la soirée.
Une deuxième partie en douceur
Pour la Ballade de Gabriel Fauré qui suit, le rythme est quel que peu ralenti, alors que l’orchestre et le piano joue davantage à l’unisson, ce qui n’est pas désagréable pour autant. Un morceau plus constant dans lequel on met davantage l’accent sur l’ensemble de l’orchestre; cela n’empêche pas Louis Lortie de recevoir une ovation debout après cette dernière interprétation.
Enfin, pour Tableaux d’une exposition du compositeur russe Modeste Moussorgski, les musiciens de l’OSM interprète une longue série de dix pièces pour piano adapter en orchestre, et inspiré littéralement d’une personne déambulant de tableaux en tableaux dans un musée.
Le retour à l’ensemble de l’orchestre, avec l’introduction de la lire et de de percussions, fait du bien et redonne de la vigueur au concert, quoique le long morceau, après les premières parties plus condonsées et entraînante, se fait toutefois sentir vers les dernières partitions. Enfin, Eun Sun Kim et les musiciens s’assurent de compléter en puissance, classique de l’expression musicale russe.
Même si on a vu toute la technique et le dynamisme de Eun Sun Kim, l’intensité n’était peut-être pas au rendez-vous. Le fait que le piano la cachait pendant une bonne partie du spectacle n’a certainement pas aidée. De son côté, Louis Lortie a été fidèle à sa réputation et à donné le ton, mais n’a au final que peu joué dans l’ensemble du concert. On retient davantage l’ensemble de l’œuvre, le rythme ainsi que la coordination bien visible entre les musiciens de l’OSM.
Visiter le site de l’Orchestre Symphonique de Montréal pour connaître les évènements à venir.
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