Vivre dans la fureur
© Marie-Andrée Lemire
Par Sébastien Bouthillier
Un poète élu député bat le premier ministre Robert Bourassa dans sa circonscription : Gérald Godin a été politicien avant que ce travail prédispose le peuple au cynisme. Mais le poète doit son inspiration à Pauline Julien, sa muse.
Musique, théâtre, poésie et chanson, en plus de séquences vidéo, tapissent Je cherche une maison qui vous ressemble. Le couple Julien et Godin nous transporte à l’époque où les Québécois vibraient d’espoir, soit les décennies 1960 et 1970. De la première rencontre de Godin, qui a 23 ans, avec Julien aux lendemains de la première défaite référendaire, leur vécu s’entremêle aux aspirations du peuple québécois.
Catherine Allard incarne l’auteure dans un spectacle politique percutant d’actualité. Elle chantera notamment L’âme à la tendresse et Déménager ou rester là pour le plus grand bonheur de nos oreilles. Gabriel Robichaud devient Gérald Godin, son amoureux. Si leur relation se vit au quotidien sur le Plateau Mont-Royal, le projet de pays qui mobilise le peuple les transportent.
Les amoureux lisent aussi des extraits de leur correspondance en portant un regard coquin sur qui ils ont été, mais critique sur ce qu’est devenu leur rêve aujourd’hui. Les comédiens s’extirpent aussi de la peau de leur personnage pour s’interroger sur le bien-fondé de leur rôle. Oui, il l’est. Je cherche une maison qui vous ressemble témoigne d’une quête artistique qui nous touche personnellement parce qu’elle parle de nous.
L’intimité de la relation amoureuse entre Pauline Julien et Gérald Godin rejaillit de la pièce conçue par Catherine Allard, écrite par Marie-Christine Lê-Huu et mise en scène par Benoit Vermeulen; les références à la politique ouvrent tous les espoirs.
Je cherche une maison qui vous ressemble, à la salle Fred-Barry jusqu’au 29 septembre.
Texte révisé par : Marie-France Boisvert