Plus loin encore!
Par Lynda Ouellet
Pour lancer la saison 2024-2025 à la Maison symphonique, notre chef Rafael Payare a choisi de nous présenter l’imposante et émouvante œuvre les Gurre-Lieder de Schoenberg. C’est ainsi qu’est célébré également le 150e anniversaire de ce compositeur.
En cette soirée bien spéciale, Mélanie La Couture, la nouvelle directrice de l’OSM, nous présente humblement cette nouvelle aventure que sont les Gurre-Lieder. Avec plus de 350 artistes sur la scène, Payare utilise le plein potentiel de son orchestre, des chœurs sous la direction d’Andrew McGill et de notre magnifique Maison symphonique.
On aime l’histoire racontée!
L’histoire en trois mouvements relate la classique trame du roi Waldemar qui a pris pour maîtresse Tove qu’on imagine belle et jeune. Or, la reine Helwig, jalouse, fera assassiner celle-ci (1er mouvement de soixante minutes). La rébellion et la rage du roi envers Dieu s’exprime au 2e mouvement, huit minutes puissantes.
S’ensuit un parcours où l’errance, le combat, la terreur, la mort se font sentir avec émoi et intensité (3e mouvement de quarante minutes). Nous pouvons facilement imaginer cette armée de spectres, peut-être des zombies, chevaucher à travers la campagne. Enfin, nous assistons à une finale où la nature divinisée triomphe de l’obscurité dans la lumière éclatante la plus resplendissante, celle du soleil.
Une main de maître, avez-vous dit ?
Dorothea Röschmann, soprano (Tove) ; Clay Hilley, ténor (Waldemar) ; Karen Cargill, alto (Waldtaube) ; Thomas E. Bauer, baryton (paysan) ; Stephan Rügamer, ténor (Klaus, le fou) et Ben Heppner, Sprechstimme (récitant) sont les talentueux interprètes de ce concert à grand déploiement.
De fortes voix, puissantes, émouvantes et bien campées, envahissent l’OSM avec brio tandis que Rafael Payare manie avec précision tous ces nombreux musiciens et choristes. Un coup de cœur pour l’interprétation de Clay Hilley qui incarne le roi Waldemar, on y croit. Son imposante stature ajoutée au jeu émotif, fort et touchant, nous a complètement renversés. Mais attention, Röschmann, Cargill, Bauer, Rügamer et Heppner nous accrochent également au détour. Karen Gargill nous entraîne dans une profondeur à tel point qu’on a hâte d’en sortir pour respirer.
En prime, nous avons la chance d’entendre des tubas wagnériens, instruments qui ne sortent pas souvent. Nous avons apprécié l’alignement des quatre harpes magnifiquement imposantes qui donne une prestance à notre œil admiratif. Mani Soleymanlou, le narrateur, complète avec authenticité, finesse et beauté l’existence de cette histoire musicale grandiose.
Valeureux, notre chef Payare!
Une saison qui commence magistralement avec un registre symphonique à la hauteur de notre chef. Les Gurre-Lieder ne sont pas pour les amateurs mais bien pour ceux qui apprécient la rigueur et le romantisme tout à la fois. Reste-t-il quelques places pour le vendredi 13 septembre ? Suivez le lien ici!