un magazine web axé sur la culture d’ici

Roméo et Juliette de Prokofiev

Grandiose et lumineux!

Crédit photo: Antoine Saito

Par Lynda Ouellet

Ce mercredi 20 mai, nous retrouvions à la Maison symphonique la l’Orchestre symphonique de Montréal et la cheffe Xian Zhang pour le concert Roméo et Juliette de Prokofiev. Depuis sa tendre enfance, la cheffe se commet à la musique, d’abord au piano, ensuite à la direction musicale dès l’âge de 16 ans. Nous constaterons que Xian Zhang accueille la différence avec les bras grands ouverts.

Crédit photo: Antoine Saito

En première partie, nous entendrons Maurice Ravel avec Ma mère l’Oye, l’orchestre complet nous annonce le ton de la soirée. Ensuite, vient la pièce de résistance de cette première partie, Abel Selaocoe, avec Four Spirits (Quatre esprits) pour violoncelle, voix et orchestre.

Il faut entendre le violoncelliste élargir les horizons de la musique classique avec son style tout à fait personnel. L’artiste est aussi un auteur et un chanteur traditionnel sud-africain. Son chant est inspiré du chant guttural du peuple xhosa. Dans cette Afrique profonde, un violoncelle est un luxe et, dès son jeune âge, il se collait sur le torse une feuille avec le dessin des cordes afin de se pratiquer.

Se sentir bien !

Crédit photo: Antoine Saito

Quelle surprise grandiose nous avons eue de découvrir cet artiste charismatique à la voix gutturale et chaude. Il nous a envoûtés avec son magnétisme et il nous a amené dans sa contrée lointaine. On a perdu la notion du temps. Le rythme hypnotique de sa voix, de la musique et des mouvements de sa main nous a entraîné à chanter, danser et taper des mains tous en chœur.

La cheffe et l’Orchestre symphonique de Montréal ont tout simplement été magnifique en accompagnant et en adhérant au tempo de la voix d’Abel Selaocoe et de son violoncelle. Son acolyte percussionniste, Bernard Schimpelsberger, a réussi à créer une ambiance totalement intime avec Abel. On se serait cru dans une petite salle où les murmures insufflent un état d’esprit méditatif, calmant et rassembleur. Abel Selaocoe a dû revenir pour une autre pièce tellement le public le réclamait. Nous avons pu apprécier la grande maîtrise de son instrument. On ressentait le plaisir du public, de la cheffe et de l’orchestre.

Une démonstration de prouesse et de chaleur !

Crédit photo: Antoine Saito

En deuxième partie, la musique classique est revenue telle que nous la connaissons avec la composition de Sergueï Prokofiev, Roméo et Juliette, op. 64. Nous n’avons pas été déçus. La cheffe Xian Zhang insuffle l’énergie et la rigueur à ce ballet de réputation coriace. Six mouvements nous ont été présentés, tous aussi percutants les uns que les autres. La sonorité était à son paroxysme. L’Orchestre symphonique de Montréal, sous la direction d’une cheffe d’expérience, nous a démontré, une fois de plus, leur capacité d’exceller et d’être flexible au rythme, à la complexité et à la différence musicale.

Crédit photo: Antoine Saito

On lève notre chapeau à l’OSM !

Mention spéciale à l’OSM qui sait mettre en valeur la musique classique sous toutes ses formes et qui invite, par le fait même, une diversité de spectateurs. Ce soir, de jeunes auditeurs et différentes communautés étaient présents. Tout en gardant l’essence de la musique classique, le modernisme et la merveilleuse musique africaine ont fait leur entrée.