Soirée décontractée au Théâtre Corona
©Antoine Rabeau Daudelin/MatTv.ca
par Mélissa Thibodeau
J’étais bieninstallée pour voir le groupe d’indie rock américain Yo La Tengo vendredi soir au Théâtre Corona Virgin Mobile. La dernière fois que le groupe était venu à Montréal, en 2013, il avait offert un différent set allant de la pop rêveuse au noise rock. Cette fois-ci, le trio, accompagné de Dave Schramm à la guitare, a généreusement offert un spectacle acoustique et minimaliste avec des influences country rempli de charme en deux parties. Cet arrêt à Montréal donne suite à la sortie de leur 14e album studio, Stuff Like That There, en août dernier.
Yo La Tengo a vu le jour en 1984, à Hoboken au New Jersey, aux États-Unis. Formé à la base par le couple marié Ira Kaplan (guitare acoustique) et Georgia Hubley (batterie), les deux se partagent tour à tour le micro. James McNew est venu compléter et stabiliser la formation en 1991 avec sa contrebasse et en offrant également sa voix à quelques pièces. Le guitariste Dave Schramm était présent aux premiers balbutiements du groupe, mais n’était pas membre à part du groupe depuis plusieurs années. Il est revenu le temps d’enregistrer Stuff Like That There et pour la tournée qui s’ensuivit.
Quoique le groupe n’ait jamais connu un succès commercial, cela n’étant pas l’objectif principal du groupe, il a tout de même eu un franc succès avec les critiques musicaux en plus d’avoir des fans invétérés. Tout au long de leur carrière, ce groupe très décontracté s’est donné dans plusieurs genres, de la noise rock à la pop rêveuse aux numéros nostalgiques.
Si le groupe possède un répertoire très solide de leur propre matériel, il est également connu pour avoir un catalogue bien fourni de reprises de différents genres et différentes époques. Yo La Tengo trouve des morceaux que l’on avait oubliés et nous les fait redécouvrir. C’est comme cela que j’ai pu entendre My Heart’s Not in It, écrite par Darlene McRea, mais merveilleusement interprétée par Georgia.
Ira a fait référence avec humour au contenu canadien de ses chansons avec l’interprétation de Butchie’s Tune une pièce écrite par le regretté Zal Yanofsky, guitariste et chanteur du groupe The Lovin’ Spoonful. Leur reprise de Somebody’s In Love m’a permis de découvrir cette chanson de The Cosmic Rays with Le Sun Ra and Arkestra dont j’ignorais l’existence.
Évidemment, comme indiqué plus haut, Yo La Tengo ont également de très belles chansons. Parmi celles qui m’ont marquée, on note From Black to Blue, tirée de leur album And Then Nothing Turned Itself Out (2000), interprétée par Ira de façon très aérée, telle une berceuse.
Après deux parties bien remplies, le public en redemandait et après s’être fait attendre un peu, le groupe est revenu sur scène et a pris une demande spéciale de l’auditoire, Damage, tirée de I Can Hear the Heart Beating as One (1997). Ils ont ensuite enchaîné avec For The Turnstiles de Neil Young pour terminer avec leur pièce Tom Courtenay, pièce tirée du très aimé Electr-O-Pura (1995) que le public a su reconnaître qu’après seulement quelques accords, ce qui a eu l’effet d’amuser le groupe.
Ce charmant arrêt montréalais de Yo La Tengo précède une tournée européenne qui les fera fouler les sols irlandais, britanniques, français et néerlandais avant de revenir à nouveau en Amérique du Nord.
Pour en découvrir davantage sur ce groupe qui, même après 30 années, réussit encore à produire du matériel très pertinent : www.yolatengo.com.
©Antoine Rabeau Daudelin