Une fête de la Saint-Jean pas comme les autres
© Facebook de la fête nationale du Québec/Yan Turcotte
Par : Myriam Bercier
Comme tout le monde le sait, le milieu artistique (et le monde en général) a été chamboulé avec la crise sanitaire qui nous a frappés de plein fouet depuis le mois de mars. L’interdiction de se regrouper, et donc d’aller voir des spectacles ou de prendre part à des festivals, a mis en péril le traditionnel spectacle de la Saint-Jean-Baptiste. Mais qu’à cela ne tienne, l’organisation de la fête nationale et les artistes se sont retroussés les manches pour nous offrir un spectacle entièrement dédié à la culture québécoise et la francophonie enregistré en entièreté à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières.
Le spectacle s’est ouvert sur des moments marquants des années antérieures, avant de nous présenter les deux animateurs de la soirée, Ariane Moffatt et Pierre Lapointe, devant l’amphithéâtre complètement vide si ce n’est que pour les techniciens. Ces derniers ont été décorés par la France le 24 février dernier, et cela a été souligné savamment par Patrice Michaud. Tous les textes récités, toutes les chansons chantées ont été choisis pour trouver écho dans le contexte actuel. C’est pourquoi, dès le départ, on a pu entendre Fred Pellerin nous parler de la fin du monde tel qu’on le connaissait. On a pu remarquer aussi que le spectacle a offert une diversité, autant en terme de couleur de peau que des personnalités présentées, ce qui a offert un baume en ce moment, alors que la société milite contre le racisme systémique et afin d’offrir une plus grande égalité dans la représentation des minorités visibles dans les arts en général. D’ailleurs, la chanson Les poings ouverts de Louis-Jean Cormier est venue souligner la présence du racisme au Québec et l’importance de le combattre.
Les autochtones aussi ont été inclus dans le spectacle à trois reprises. Tout d’abord, l’autrice et actrice Christine Beaulieu a offert un discours vibrant sur les rivières du Québec qu’elle a conclu en les remerciant dans les principales langues autochtones présentes au Québec. Ensuite, Ariane Moffatt a pris le temps de saluer les autochtones à l’écoute avant de laisser place à Elisapie, artiste autochtone engagée qui a d’ailleurs partagé une lettre au Québec à l’occasion de la Journée nationale des peuples autochtones, le 21 juin dernier.
Si la foule ne pouvait pas être physiquement présente dans l’amphithéâtre, elle a pu l’être par des petits vidéos dans lesquels on a vu des gens du public souhaiter une bonne Saint-Jean aux Québécois ou encore chanter Bobépine à l’unisson avec Roch Voisine, Gregory Charles et Luce Dufault. On a pu aussi apprécier la présence du Cirque Éloize sur la chanson Ciel du rappeur Fouki.
Bref, cette fête nous a offert une belle brochette d’artistes et de beaux moments musicaux, notamment lorsque Pierre Lapointe et Hubert Lenoir ont interprété Pour déjouer l’ennui, une chanson qu’ils ont composée tous les deux (avec l’aide du frère d’Hubert) pour le plus récent album de Lapointe. Si, selon moi, tout le monde a pu y trouver son compte avec les artistes présentés, je dois avouer que j’aurais apprécié voir un peu plus d’artistes de la relève. Où étaient Zen Bamboo, Gab Bouchard, Lydia Képinski ou Marie-Gold par exemple?
Présenté simultanément sur les chaînes des quatre grands réseaux de télévision, vous pouvez revoir le spectacle en rattrapage juste ici, pour un temps limité.
Bonne fête nationale du Québec 2020!
Crédit photos : © Yan Turcotte/Facebook de la fête nationale du Québec
Texte révisé par : Johanne Mathieu